Le Sénégal a livré face au Bénin un match qui ne restera pas dans les annales, pour sa pauvreté technique et son manque de créativité. Ce second match livré à Amiens, dans le cadre de la fenêtre FIFA, nous a replongés dans les travers d’une équipe qui est toujours en quête d’une identité de jeu.
Pour une sélection stable, avec un entraîneur en poste depuis presque 10 ans, on s’attend à une véritable identité de jeu dans sa production. Tel un club, tant les automatismes devraient suinter naturellement afin de permettre à tous de se trouver et de se retrouver sans coup férir. Et ce, quels que soient les joueurs appelés pour débuter.
Togo et Bénin font déjouer le Sénégal
À Amiens, face à une équipe du Bénin agressive, l’équipe de Cissé a montré qu’elle était toujours en quête de son identité. Le Sénégal a déjoué grandement en première période, avec certes un léger mieux en seconde partie. Les hommes, qui composaient le milieu de terrain, jouaient quasiment sur le même registre, car les profils étaient presque identiques, alors qu’ils se devraient complémentaires. La progression du cuir a manqué de fluidité pour alimenter les avants, qui ont beaucoup décroché, car sevrés de ballons.
Le manque de percussion sur les côtés ne leur a pas facilité la tâche. Ismaïla Sarr a beaucoup manqué avec son jeu direct.
On n’évoquera pas l’âge des hommes du milieu, mais la prestation s’en est bien ressentie. Avec des transitions offensives qui ont manqué d’impact dans le jeu.
Le manque d’épaisseur dans la production n’est pas sans rappeler le passage à Lomé, face au Togo (1-1), lors de la seconde journée des éliminatoires de la Coupe du monde.
Choix du mois de juin
Contrairement au match précédent, où la limite d’âge au milieu était bien inférieure et une complémentarité mieux structurée, l’animation était bien meilleure. Au niveau des courses, des prises de risques, dans la verticalité, tout a été mieux fait. Comme si les jeunes désiraient plus le pouvoir, dans ce compartiment médian, qui constitue le lit de toutes les offensives qui font mouche.
Les deux matchs ont livré deux versions différentes d’un même groupe, avec certes des hommes différents. Cela pose expressément la question des choix lors des deux prochaines échéances du mois de juin prochain.
Car cette victoire en trompe l’œil, sans relief, est juste bonne pour le moral. Mais pour le contenu, il faudra repasser.
L’agressivité de l’adversaire a gêné les Lions dans l’élaboration. Et cela pourrait donner des idées aux prochains adversaires, la RDC et la Mauritanie.
Séga DIALLO