À seulement 24 ans, elle fait déjà parler d’elle sur le terrain. Pas en tant que footballeuse, mais en tant qu’arbitre. Grâce à son talent et son savoir-faire, Bousso Diakhaté officie comme arbitre dans les différents championnats de football au Sénégal. Une maîtresse du terrain, qui officie les matchs masculins avec ténacité. Retour sur le parcours de Bousso Diakhaté, une passionnée du sifflet.
Elle fait partie de ces rares femmes arbitres qui officient dans les différents championnats sénégalais. Née à Keur Demba Ngoye Diakhaté, Bousso est devenue arbitre grâce à l’un de ses frères aînés. Un métier qui, au fil du temps, est devenu une passion pour la jeune arbitre. «Un instructeur technique de l’arbitrage du nom de Moustapha Diop m’avait vue dans un match à l’École nationale de Statistique appliquée (ENSA) à Thiès et il m’a dit de venir faire l’arbitrage. C’est de là que tout a commencé», affirme-t-elle.
Après son BFEM, la jeune dame a décidé d’arrêter ses études pour se consacrer à sa passion. Elle intégra l’arbitrage en 2017 après ses examens théoriques, où elle a été choisie par la Sous-Commission Centrale des Arbitres (S/CRA) de Thiès comme candidate lors d’un séminaire organisé par la Commission centrale des Arbitres (CCA), où elle a été classée 1ère. «Je suis devenue arbitre après une longue formation au niveau de la S/CRA de Thiès», confie-t-elle. Mais il va lui falloir beaucoup de courage pour y arriver, car elle a échoué à son test physique aux examens de la S/CRA. Cet échec n’a pas découragé la native de Keur Demba Ngoye Diakhaté. Elle s’est accrochée à l’arbitrage, qui est devenu sa seule occupation. Elle officie actuellement dans le Navétane, le Championnat national populaire (CNP), et le Championnat régional (CR).
Sur le terrain, elle force l’admiration, même dans les matchs des hommes qu’elle a l’habitude d’arbitrer. «Bousso que vous voyez dans les rues n’est pas celle qui est au terrain», affirme-t-elle, très sûre d’elle-même. Avec ses 1m72 et 75.4 kg, elle sait imposer le respect face aux hommes. Pourtant rien ne la prédestinait à arbitrer, car dans une société patriarcale, exercer un métier comme l’arbitrage en tant que femme est mal vu par certains. La jeune dame n’a pas cédé. Seule sa daronne a cru en elle et l’a poussée à aller jusqu’au bout de ses rêves. «Ma mère, sans elle, je ne suis rien. Il y a certaines personnes qui disent du négatif, mais elle ne les écoute pas, car elle connaît sa fille et elle a confiance en elle», atteste-t-elle.
Célibataire, Bousso ne compte pas abandonner ses rêves, même après le mariage. Son ambition est de devenir une arbitre internationale. «Je veux travailler beaucoup plus dur et montrer aux gens que je suis capable de gérer les matchs comme tous les autres arbitres », conclut-elle. Très pragmatique, rigoureuse et dynamique, Bousso Diakhaté est l’une des valeurs sûres dans son domaine. Son talent va contribuer à coup sûr dans les années à venir au rayonnement de l’arbitrage au Sénégal et en Afrique.
Roger KPETEKA