«Qualification aux JO 2024 : l’expertise locale est à valoriser»
Lors du Tournoi de Qualification olympique (TQO) en taekwondo, une compétition disputée les 10 et 11 février 2024 à Dakar Arena, le Sénégalais Bocar Diop (-58 kg) a pu décrocher sa qualification pour Paris 2024. Ce dont se réjouit l’entraîneur de l’équipe nationale, Me Alioune Diovol, qui a des regrets concernant les trois autres combattants sénégalais passés à la trappe.
«J’avais un défi à relever. C’était d’avoir au moins deux athlètes qualifiés ensemble aux Jeux olympiques. Je voulais le faire, mais ça n’a pas marché. Il y avait un autre challenge, parce qu’on n’avait jamais eu un athlète local qualifié aux Jeux olympiques en étant préparé par un coach local. Les deux athlètes précédemment qualifiés aux Jeux olympiques, Bineta Diédhiou et Balla Dièye, étaient basés hors du pays. Ils étaient dans des centres à l’extérieur. Donc, il fallait montrer que l’expertise locale est à valoriser, un pari que j’ai réussi avec la qualification de Bocar Diop. C’est une satisfaction personnelle pour moi et le meilleur reste à venir».
«Personne n’a compris pour Mansour Lô et Yacine Diop»
«J’aurais bien aimé que les trois autres athlètes soient qualifiés, mais les choses ne se sont pas passées comme on voulait. Mansour Lô était à égalité de points avec son adversaire burkinabè. Il a été privé de qualification aux Jeux olympiques par décision arbitrale. Concernant Yacine Diaw, c’est vers la fin du combat qu’elle a pris un coup au plastron, l’équivalant de deux points. Elle est finalement passée à côté de la qualification. Personne n’a compris, parce que personne ne peut dire qu’il y a eu des failles au plan technico-tactique dans ces deux combats décisifs, perdus par nos combattants. Ce sont des regrets, mais c’est aussi le destin. Les athlètes ont fait de leur mieux et le Bon Dieu a décidé de leur sort».
«Bocar peut nous valoir beaucoup de satisfaction»
«La préparation d’un athlète pour les Jeux olympiques, c’est la direction technique qui doit gérer ça. On va établir un plan de préparation, faire de telle sorte que Bocar puisse bénéficier d’une préparation pour lui permettre d’atteindre son objectif. Ce gosse peut nous valoir beaucoup de satisfactions. Je l’ai découvert en 2020, pendant qu’il combattait au Sénégal dans la catégorie 68 kg. Je lui ai fait changer de catégorie avec beaucoup de critiques pour l’aligner en 63 kg. Heureusement, aux Championnats d’Afrique, il a été médaillé d’argent face au n°1 mondial. Il s’agit du Tunisien Mohamed Khalil Jendoubi, le meilleur combattant du monde en ce moment dans la catégorie. Ils avaient livré un combat très serré. C’est bien possible que les deux athlètes s’affrontent en finale aux Jeux olympiques. Aux Championnats d’Afrique, le Tunisien menait d’un point d’écart au premier round. Ensuite, ils étaient à égalité de points au deuxième round, avant que Bocar ne perde sur décision arbitrale. C’est comme ça qu’il a raté la médaille d’or face au Tunisien».
Tidiane NDIAYE