Les deux journées FIFA du mois de mars ont permis à beaucoup de sélections africaines de se jauger avant les échéances de juin prochain, pour les éliminatoires du Mondial 2026. Mais à travers le prisme de la dernière Coupe d’Afrique de Nations 2023, certaines formations ne sont pas encore guéries, car subsistent toujours des stigmates de la désillusion.
Le Maroc manque d’efficacité offensive
En deux matchs, la sélection chérifienne n’aura pas inscrit le moindre but. Face à l’Angola en fin de semaine dernière, c’est un défenseur adverse qui avait trompé son portier. Malgré les renforts prestigieux, à l’image de Brahim Diaz et de Ben Séghir Eliesse, le Maroc n’a pas substantiellement amélioré son rendement offensif.
Face à la Mauritanie aussi, les attaquants marocains ne sont jamais parvenus à faire sauter le verrou adverse. Sans génie, ils ont buté inlassablement sur le bloc adverse.
C’est aussi dans l’équilibre que le Maroc semble fébrile. Les problèmes extra-sportifs, liés aux non-convocations de joueurs comme Harit et autres, alimentent des débats inutiles, dont la sélection peut se passer volontiers.
Quant à la Mauritanie, elle a fait déjouer le Maroc et concédé un quatrième nul, en autant de sorties face à un adversaire qui, visiblement, n’est pas encore guéri. Comme qui dirait, circulez, n’y a rien à voir.
Algérie, toujours traumatisée ?
Pareil pour l’Algérie qui avait petitement battu la Bolivie la semaine dernière, avant de concéder un succulent (3-3) face à l’Afrique du Sud, sur ses terres, dans le cadre des « FIFA Series». On peut leur trouver des circonstances atténuantes, relatives au changement de staff technique, à l’absence de cadres et la présence de nouveaux joueurs. Mais cela ne saurait expliquer le fait que cette sélection prenne autant de buts dans une rencontre. Ce qui constituait naguère sa force, sa défense, a pris eau de toutes parts. Traduisant, si besoin en est, le marasme psychologique qui s’est emparé de toute la peuplade foot. Le traumatisme né des deux éliminations précoces, en phase de poules, lors des deux dernières éditions de la Coupe d’Afrique des Nations est toujours vivace. Malgré le but somptueux de Benzia (70’, 3-3), ils ont été obligés de courir derrière le résultat, après avoir ouvert le score (22’) par le même Benzia.
Égypte, pas encore guérie
Face à une Croatie qui joue les premiers rôles dans le football mondial, l’Égypte n’a pas fait illusion. Malgré le but matinal de Rami Rabia (6’) qui a fait se lever le nouvel écrin du Caire, la logique s’est vite réinstallée. Avec un onze de gala, les Croates ont remis des Égyptiens à leur place. Plus, ils les ont plongés dans un grand doute. Cette sélection encaisse à tout-va, elle ne sait plus gagner (4N, 1V, 1D) lors de ses dernières sorties.
Il est vrai que la Croatie est d’un calibre bien au-dessus, mais encaisser quatre buts, dans un système ultra-défensif (4-5-1), traduit une grande fébrilité des hommes. Le chantier semble pharaonique. Les frères Hassan doivent trouver des ressorts psychologiques pour redonner goût au jeu et à la victoire à une sélection en perdition. Cela passe forcément par la constitution d’un bloc homogène, adossé à une solide défense.
Tunisie, une éclaircie dans la grisaille
Cette sélection reste d’abord confrontée à un renouvellement qualitatif de son effectif. Les départs de Msakni, Kazri et autres cadres ont laissé un vide, pas encore comblé par les nouveaux. Les derniers résultatsen Côte d’Ivoire laissaient présager le pire. Même si aucun but n’a été inscrit lors des deux matchs des « FIFA Series», on peut se réjouir de la qualité tactique des poulains de Montassar Louhichi, le nouvel homme fort de la sélection. Les Tunisiens avaient presque fait jeu égal avec la Croatie, leur posant de gros soucis tactiques.
Face à la Nouvelle-Zélande, la finition a été un grand défaut pour les Tunisiens. Mais, bon an mal an, on a constaté un mieux dans la production. L’équilibre dans le jeu était bien respecté, il n’a manqué que des buts pour donner plus de crédit à un stage validé.
Séga DIALLO