La situation politique tendue, née du report des élections présidentielles pour décembre 2024, perturbe les championnats nationaux de football qui ont été interrompus sine die. Les championnats nationaux ne peuvent pas se dérouler dans un contexte avec lequel les manifestations des populations ne garantissent pas la sécurité des rencontres sportives. Surtout, la forte mobilisation des forces de sécurité pour le maintien de l’ordre ne permet pas de libérer des agents pour les manifestations sportives.
Cette situation sécuritaire est notamment difficile à appréhender, parce que les manifestations des populations sont imprévisibles.
De ce fait, le monde du sport est dans l’expectative. Mais, la réouverture des écoles mercredi est peut-être un signe d’espoir pour une accalmie jusqu’à la prochaine irruption politique.
Les fédérations sportives, particulièrement celles en charge du football, ont toutefois besoin de visibilité pour programmer leurs compétitions. Il faut un minimum d’une semaine pour mettre en branle toute l’organisation des compétitions sportives.
Pour le moment, ce sont deux week-ends qui sont d’ores et déjà perdus : le dimanche 4 février, date des premières manifestations publiques au lendemain de la décision du président de la République de reporter les élections présidentielles de février 2024, et le prochain week-end des 10-11 février. La Ligue de Football professionnel (LFP) a déjà annoncé l’annulation de ses compétitions et la Ligue de Football amateur (LFA) n’a procédé à aucune programmation des championnats de Divisions féminines (D1 et D2), du National 1 et du National 2.
Au mieux, les compétitions pourraient reprendre le week-end des 17-18 février.
Quinze jours de compétitions perdus ne seront pas sans conséquences sur le calendrier du football local par le rallongement de la saison, les difficultés de programmation du reste de la saison, le renchérissement des charges pour les clubs, la perte de recettes de guichets pour les clubs…
Vivement le retour de la stabilité politique et sociale pour ne pas affaiblir davantage le football local, qui ne bénéficie d’aucune subvention étatique.
El Hadj Ndiaye KANE