Après la prestation des athlètes sénégalais aux Jeux africains d’Accra (4 médailles, dont 2 en argent et 2 en bronze), le président de la Fédération sénégalaise de Karaté et Disciplines assimilées (FSKDA), Mouhamed El Moctar Diop a exprimé au micro de Stades, son satisfécit vis-à-vis de l’équipe nationale féminine qui a décroché sa qualification au Championnat du monde de la catégorie, prévu en novembre en Espagne. Le dirigeant s’est aussi prononcé sur les conditions déplorables de ses athlètes à Accra. Il estime que le résultat aurait pu être meilleur que ce qu’il en est, si les athlètes étaient dans de bonnes conditions.
«Notre équipe nationale a fait une excellente participation aux Jeux africains, par rapport à la préparation qui a été timide. Heureusement, certains de nos athlètes, après l’Open de Paris, étaient restés à Besançon pour se préparer. Mais pas dans les conditions optimales, par manque de moyens. On a eu deux finalistes avec Mactar Diop en individuel et l’équipe féminine qu’on n’attendait pas voir là. Du coup, celle-ci se qualifie au championnat du monde par équipes, qui se déroulera au mois de novembre en Espagne. C’est donc une excellente participation, parce qu’il faut savoir que pour les Jeux africains, comme les championnats d’Afrique, il y a les meilleurs au niveau mondial que nous rencontrons, à savoir l’Égypte, le Maroc. Présentement, l’Égypte est la Première Nation au niveau mondial. Ses athlètes-là sont meilleurs dans leurs catégories. Donc, les rencontrer est un grand plaisir pour nous. Le Sénégal a été la seule nation d’Afrique subsaharienne à avoir disputé des finales et a une bonne place en tant que 16ème. N’oublions pas que lors des derniers Jeux africains, le Sénégal n’était pas classé parmi les cinq Premières Nations. Ces derniers Jeux africains démontrent le travail qui est en train d’être fait et la motivation de nos athlètes. Vraiment, chapeau aux entraîneurs, aux athlètes et à la Direction technique».
Mauvaises conditions des athlètes sénégalais à Accra
«Effectivement, la préparation n’a pas été optimale, puisque le Sénégal s’est décidé à la dernière minute pour participer aux Jeux africains. Donc voilà, c’est dans ces conditions-là qu’on est allé à la compétition. En termes d’accueil aussi, le site n’était pas prêt. Mais bon, ce sont les aléas, ça va avec le sport de haut niveau. Les athlètes étaient motivés et, mentalement, ils étaient forts. Ils ont su surmonter les difficultés pour aller chercher des résultats. J’ose espérer que ça pourra servir de leçon et que lors des prochains Jeux africains, le Sénégal pourra davantage se préparer, en faisant une préparation sur 4 ans et non des préparations à la dernière minute, ce qui est vraiment dommage. Je pense que les résultats du Sénégal, de manière générale, auraient pu être meilleurs que ce qu’il en est».
Rencontre du ministre avec les acteurs du sport
«Effectivement, j’ai été à la rencontre avec le nouveau ministre des Sports, Mame Mbaye Niang. Toutes les fédérations ont pu échanger avec lui. Ce qu’on retient, c’est son intention d’octroyer une subvention aux petites fédérations qui ont des problèmes de moyens. C’est une très belle initiative qu’il faut saluer et qui est la bienvenue. On attend de voir maintenant, quand est-ce que cette subvention sera disponible».
Doléances du karaté au ministre des Sports
«Moi, dans mes propos, j’ai suggéré que ces subventions soient pérennisées, que les fédérations puissent obtenir annuellement une subvention qui va dépendre des résultats de chacune d’elles. Et dans la mesure du possible, veiller à ce que les budgets, alloués à chaque fédération pour l’arbitrage et les compétitions internationales, soient virés dans leurs différents comptes. Que l’on responsabilise les plus grandes fédés. Qu’un suivi soit effectué, avec une évaluation à la fin de chaque année. Que chaque fédération puisse rendre compte et présenter des factures de la gestion budgétaire. Celles qui présenteront des défauts ne participeront pas aux compétitions internationales. Les différentes fédérations ont à peu près les mêmes problèmes. Des problèmes d’infrastructures, de moyens pour se préparer lors des participations aux compétitions internationales et puis, surtout, la planification. C’est toujours à la dernière minute que les billets sont achetés, que les délégations se déplacent. Et cela pose toujours des problèmes, sans compter également que ça engendre une mauvaise préparation qui, à son tour, impacte sur les résultats. Il faut se préparer, travailler pour le développement de nos sports. Cela demande des moyens que les petites fédérations n’ont pas. Nous souhaitons vivement que ces initiatives se réalisent».
Aïssatou DIÈNE