Les championnats de Ligue 1 et Ligue 2 observent une trêve forcée, liée aux manifestations dans le pays, pour contester la décision de report de l’élection présidentielle du 25 février 2024. Outre la Ligue pro, tous les championnats amateurs sont également à l’arrêt (N1, N2, D1 et D2 féminines). Pour le coach d’ASSUR (National 1), Gaoussou Dramé, c’est une situation très alarmante.
Entretien.
Analyse de la trêve forcée du championnat local
«Elle est quand même alarmante. Mais d’un côté, ça peut arranger les équipes qui n’avaient pas réalisé une bonne première phase de championnat et qui veulent se refaire. Ça va les pousser à mieux se concentrer, se renforcer, pour préparer la seconde phase. Maintenant, il y a d’autres équipes que cette situation n’arrange pas. Ce sont les formations qui étaient dans une bonne dynamique, qui avaient du rythme et qui occupaient la tête du classement. Et avec cette cassure, si leur technicien ne peut pas consolider les acquis qu’il y avait au départ, ça peut leur porter préjudice. Ça peut déteindre sur la forme de l’équipe. Sur le plan financier, ça permet aux dirigeants des clubs de se refaire. Même si vous voyez, il y a beaucoup de clubs qui sont en train de diminuer leur effectif. Parce qu’il ne reste que les phases retours. Présentement, le problème, il ne s’agit de ne pas garder tout un ensemble de joueurs qui ne seront pas utilisés et qui seront payés. Donc cette trêve-là, peut être favorable sur le plan financier pour toutes les équipes. Mais elle peut aussi être défavorable, parce les équipes vont s’entraîner sans jouer. Si vous avez des joueurs qui viennent d’autres horizons, obligatoirement, il faut les loger et les nourrir, rembourser aussi le transport des joueurs, après les entraînements, etc.».
Les conséquences que la trêve peut engendrer
«Ça peut nous porter préjudice, parce que d’habitude la FSF cette année-ci avait au moins fait un très bon réglage. Ça allait nous permettre de terminer le championnat très tôt et de redémarrer très tôt. Pour au moins permettre à nos équipes qui doivent nous représenter dans les compétitions africaines. Que ces équipes-là aient au moins du temps pour une mise en jambes beaucoup plus sérieuse que les années passées. Malheureusement, cette trêve risque de tout gâcher si ça persiste».
Solutions pour sauver le championnat
«On peut le sauver. Maintenant il s’agira de changer de méthode, d’organisation. Moi j’espère que d’ici dix à quinze jours la situation s’arrangera et que l’on continuera à jouer. Pour sauver le championnat, je propose que l’on joue deux fois par semaine. Ça nous permettra d’être à jour sur le calendrier. Parce qu’il y a le mois de ramadan qui vient et la Fédération sénégalaise Football (FSF) avait prévu d’observer une trêve durant ce mois béni. Maintenant il y a deux choses, soit que les clubs jouent deux fois par semaine, soit annuler la trêve qui était prévue durant le mois de Ramadan, pour terminer le championnat, parce que le temps presse».
Par Mamadou L. NDIAYE