Les trois dernières Coupes d’Afrique des Nations (CAN) ont la particularité d’avoir été remportées respectivement par l’Algérien Djamel Blemadi, le Sénégalais Aliou Cissé et l’Ivoirien Émerse Faé.
«J’ai encore du mal à y croire. Nous avons traversé toutes les émotions. Ce concours va marquer ma vie, c’est sûr. J’ai pris les rênes de l’équipe le jour de mon anniversaire et nous avons failli être éliminés. Mais les choses ont changé grâce au travail acharné de ces joueurs et aujourd’hui ils ont été récompensés et, plus important encore, ils ont récompensé nos fidèles», a déclaré l’entraîneur Émerse Faé, au soir du sacre de la Côte d’Ivoire à la CAN 2023, qui s’est achevée en apothéose pour le pays hôte, dimanche dernier (11 février 2024).
Faé, l’homme du miracle
L’ancien milieu de terrain de Nantes a totalement retourné la situation en prenant une équipe quasi éliminée pour la mener au firmament. Promu titulaire après le limogeage de Jean-Louis Gasset au lendemain du naufrage (4-0, 3ème j. groupe A) contre la Guinée équatoriale, le 22 janvier, Faé a éliminé le champion en titre, le Sénégal (1-1, TAB 5-4), puis le Mali (2-1 a. p.), ensuite la RD Congo (1-0), avant de battre (1-2) le Nigeria en finale.
L’ancien international ivoirien vient donc de perpétuer la nouvelle donne sur le continent : les techniciens locaux commencent à surclasser les «sorciers blancs». Ils s’imposent de plus en plus. Émerse Faé a gagné en crédit et pourrait être confirmé dans les prochains jours.
Belmadi, le collectif
Cette nouvelle ère des trois dernières CAN a été lancée par Djamel Belmadi. Ce technicien algérien a su bâtir une super équipe qui a logiquement remporté la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2019 tenue durant l’été en Égypte. Avec un collectif exceptionnel huilé par les talents de Ryad Mahrez, Youcef Belaïli, Isamaël Bennacer. Belmadi offrit aux Fennecs leur second titre de champion d’Afrique, après celui de 1990 à domicile.
Mais après être monté au sommet des pyramides égyptiennes, l’ancien milieu de terrain de Marseille a connu deux éliminations de suite dès le premier tour. Il est finalement viré au retour de la CAN 2023. Mais tout le monde se souviendra de sa belle œuvre.
Aliou Cissé, l’expérience
Battu en finale en 2019 par l’Algérie de Belmadi, Aliou Cissé a pris sa revanche lors de l’édition suivante que le Cameroun a abritée en janvier-février 2022. Fort d’un groupe exceptionnel composés de Sadio Mané, Kalidou Koulibaly, Idrissa Gana Guèye, Boulaye Dia…, Cissé a connu un premier tour difficile avant de monter en puissance jusqu’au sacre face à l’Égypte (0-0, TAB 4-2). C’était à l’issue de sa troisième CAN en tant que sélectionneur des Lions que l’ancien joueur du PSG a enfin connu la gloire.
Avant eux, il y a eu Charles Gyamfi (Ghana), Mohamed El-Gohary (Égypte), Yéo Martial (Côte d’ivoire), Hassan Shehata (Égypte), Stephen Keshi (Nigeria), Amoyan Bibanzulu (RD Congo), Fred Osam Doudou (Ghana), Abdelhamid Kermali (Algérie), Clive Barker (Afrique du Sud).
Broos, le dernier «sorcier blanc»
Le dernier «sorcier blanc» à remporter le trophée n’est autre qu’Hugo Broos avec le Cameroun en 2017. Le technicien belge a réussi à hisser l’Afrique du Sud à la 3ème place de la 34ème édition. Il a battu (0-0, TAB 6-5) la République démocratique du Congo (RDC) en match de classement joué samedi dernier à Abidjan. Champions d’Afrique 1996, les Bafana Bafana n’avaient plus connu de podium depuis 2000. Ils s’étaient également classés 3èmes.
Adama COLY