Le 21ème siècle est l’ère de la révolution digitale. Le numérique est aujourd’hui présent dans tous les segments de la société moderne. Ce qui n’est pas encore le cas du Sénégal, qui vit encore au 20ème siècle. Ce retard d’un siècle impacte négativement tous les domaines, de la science à l’économie, en passant pas le culturel. La digitalisation permettrait de sortir le Sénégal du sous-développement économique, scientifique, technologique, industriel, agricole…
Le joueur de football du Real Madrid, le Brésilien Vinicius Jr, lui-même issu de famille très pauvre, s’est engagé dans la lutte pour l’éducation de la jeunesse, pour régler les problèmes scolaires des jeunes Brésiliens (voir par ailleurs).
Le Sénégal connaît des problèmes encore plus importants que le Brésil dans le domaine de l’éducation et de la formation. Le Sénégal a une population analphabète de plus de la moitié de la population. Les jeunes représentent près du trois quarts des Sénégalais. Le système scolaire ne permet pas d’accueillir le peu d’élèves qui ont la chance de pouvoir être scolarisés avec des écoles sous forme d’abris provisoires permanents. Le coût de la construction d’infrastructures scolaires étant par ailleurs très prohibitif. Il y a aussi un déficit en personnel enseignant et d’encadrement, dont la charge obère le budget de l’éducation nationale.
La population scolaire n’est pas la seule handicapée, les universités souffrent aussi de l’absence de documentation scientifique adéquate. Pire, à l’exception des milieux universitaires, il n’existe pas au Sénégal de bibliothèque publique, ni au niveau national, ni au niveau local. Aucun moyen n’est donné à la population pour apprendre et se former en dehors des structures traditionnelles de l’école.
Sans une population alphabétisée et formée, aucun développement ne sera jamais possible au Sénégal. Le monde du 21ème siècle dans lequel nous vivons est celui du savoir, du savoir-faire et du savoir-être. Le savoir est un enjeu fondamental pour le développement, quel que soit le domaine d’activités.
Le Sénégal doit trouver les ressources intellectuelles pour éviter que ses enfants continuent de mourir en mer, que la mendicité ou les agressions soient la seule alternative pour la survie, que notre pays soit condamné à importer tout ce qu’il mange, que nos populations ne soient pas maintenues dans l’ignorance crasse…
Quand le Sénégal va enfin se poser les questions de son développement, il va peut-être se décider à l’élaboration d’une stratégie de communication pour la vulgarisation des technologies et techniques pour que l’information soit un facteur de développement économique, social, culturel.
C’est la leçon que le Sénégal doit tirer de l’application digitale humanitaire créée par le Brésilien Vinicius Junior.
El Hadj Ndiaye KANE