Le Nigeria a toujours été un pays pourvoyeur de talents purs, à l’image de Jay Jay Okocha et ou autre Samuel Amokachi. Mais si le nom de Yékini Rachidi résonne toujours en Afrique et ailleurs, c’est que sa capacité à se créer des occasions et à perforer les défenses adverses reste toujours vivace dans les mémoires des fans. C’est à travers ce prisme que l’on peut apprécier les performances d’Osimhen Victor, véritable fer de lance d’une sélection pourtant bien pourvue en artificiers, à l’image de Boniface Victor (Bayer Leverkusen) et Terem Moffi (Nice).
Les nombreux trophées trustés la saison écoulée témoignent des performances abouties, réalisées sur les prés européen et africain. Il avait carrément crevé l’écran en devenant le premier Africain à revêtir les habits de Capocannoniere (meilleur buteur de la Serie A italienne) et à porter Naples vers les sommets. Ses trente et une (31) réalisations sont désormais marquées dans le marbre. Et dans la mémoire collective napolitaine, Osimhen se rapproche, en termes de notoriété, d’un certain Diego Maradona, tant ses faits d’armes ont marqué les esprits et (re) donné de la fierté à la peuplade du sud du pays.
En sélection, il a été le véritable métronome lors de la dernière CAN 2023 (1 but inscrit), qui a vu le Nigeria truster le premier accessit. Généreux dans l’effort, il aura grandement ouvert des brèches pour ses coéquipiers de l’attaque. Lookman a bien profité des offrandes du géant masqué, pour s’offrir deux réalisations pour sa première CAN.
Les blessures, ne l’ayant pas épargné cette saison, ont beaucoup altéré ses sorties. Ses treize réalisations (13) cette saison avec son club Naples, loin d’être faméliques, traduisent cette envie de croquer dans toutes les opportunités se présentant à lui. Histoire de rattraper le temps perdu à l’infirmerie.
Cette longue présence de grands artificiers nigérians sur les pelouses du monde entier trouve des explications dans les réponses de Pappi Tuché, président des journalistes sportifs du Nigeria : «La plus grande force du football nigérian, depuis de nombreuses années, réside dans la force physique de ses joueurs. Ils utilisent bien la puissance dans les phases offensives, en y mettant beaucoup de rythme. C’est ce qui rend toujours cette attaque dangereuse».
Quant au travail spécifique opéré par les scouts dans le repérage de talents, sa réponse est cash. «Il n’y a pas de recherches spécifiques, les techniciens identifient les bonnes graines et les encouragent à bien exploiter leurs potentiels à partir de leurs attributs naturels. Ce qui fait qu’on peut avoir des défenseurs plus forts physiquement que les attaquants, et vice versa».
C’est un peu ce qui explique les réussites de Boniface avec Leverkusen et Moffi avec Nice. Les deux font partie de cette belle brochette d’attaquants sur qui le Nigeria pourra compter encore longtemps.
Avec respectivement 16 buts pour le premier et 6 buts pour le second, en cours de saison, ces deux attaquants, à l’image de leur aîné Osimhen, ont le potentiel pour titiller les sommets, s’ils sont épargnés par les blessures, car leur grande force (puissance) leur joue souvent des tours au mauvais moment.
Séga DIALLO