(stades.sn ) Le différend entre le Stade de Mbour et la fédération a connu, depuis hier une évolution. En effet, les dirigeants du club mbourois ont déposé une requête au greffe du Tribunal arbitral du Sport (TAS) aux fins d’annulation de la décision prise en derniers recours par ladite commission, concernant deux affaires. Le cas d’enregistrement du joueur Ababacar Sarr et du portier Cheikh Lô Ndoye, tous deux du Jaraaf. Interrogé, le président du club, El Haji Amadou Wade confirme l’information.
«On a déposé la requête au greffe du TAS ce matin, théoriquement par nos avocats. Je n’ai pas encore le feedback de nos conseils, mais cela devrait être fait d’un moment à l’autre. La Commission de recours a dit son droit, il ne nous reste un dernier recours pour recouvrer nos droits, c’est ce que nous avons fait. Je vous rappelle que nous allons saisir le TAS sur les deux décisions rendues concernant le Stade de Mbour dans les affaires Cheikh Lô Ndoye et Ababacar Sarr. La dernière affaire, concernant le portier du Jaraaf, nous a été notifiée samedi, ce qui fait qu’on a trois semaines pour l’attaquer», explique le président, au bout du fil.
Alors pourquoi n’avoir pas choisi les tribunaux civils pour invalider ces décisions au lieu de saisir le TAS, il pense autrement. «Non, car dans les faits et dans les règlements généraux de la Fédération, quand la Commission recours rend une décision, ce n’est pas aux tribunaux civils de casser la décision. C’est une autre procédure. Ce qui peut casser la décision, c’est le TAS, car c’est relatif au sport. C’est onéreux, car si on pouvait le faire sur le plan local, on l’aurait fait si on avait les voies et moyens de le faire. Cela dit, on peut avoir raison au civil, voire au pénal, mais pas au sportif. Nous ce qui nous préoccupe, c’est l’aspect sportif que nous attaquons, raison pour laquelle on est obligé de nous rabattre sur le TAS, la seule instance juridictionnelle à même de traiter et de vider les différends sportifs», se défend celui qui se fait appeler affectueusement Ass Wade.
Même si ces saisines sont relativement onéreuses, le principe d’une justice rendue n’est pas quantifiable en termes de d’argent. «On a les factures de nos avocats, ça tourne autour de 12 millions par cas. La justice n’a pas de prix. On n’a pas peur d’aller en L2, on y déjà allé et on est remonté. Seulement, on est dans un cadre normatif qui est le cadre sportif, avec des règles définies pour tout le monde. Alors si nous permettons à certains de bafouer ces règles sans conséquences, même si la saisine du TAS coûte cher et que demain des équipes à faible budget ne pourraient y aller, cela ouvrirait un championnat à deux vitesses avec des équipes VIP et des équipes du bas peuple. On se bat pour des principes, car on n’a pas des possessions de moyens. On est même prêt à sortir nos habits et les brader dans les fora populaires pour trouver les moyens de financer cette saisine», martèle le président, membre du COMEX de la Fédération sénégalaise de Football (FSF).
N’en démordant pour rien au monde, il se bat pour que pareille forfaiture ne prospère point dans un football qui perd de plus en plus le nord, administrativement parlant. «Nous voulons qu’une bonne fois pour toutes que cette décision prise à l’encontre d’un club financièrement peu nanti se révolte et retrouve dans ses derniers retranchements de quoi mener ce combat à bout et le gagner», renseigne-t-il.
Ne craignant pas un seul instant de se retrouver en division inférieure si son club ne se sentait pas en droit de prétendre à mieux, mais rester de marbre ne colle pas avec les valeurs du club surtout si on se sent floué. «Si le Stade de Mbour avait tort, on serait allé directement en L2. Je rappelle que le Stade de Mbour est plus ancien que le Jaraaf. Il est présent depuis novembre 1960 sur les terrains du Sénégal. Seuls Gorée, Ouakam et Jeanne d’arc peuvent rivaliser en termes d’âges. Sinon tous les clubs avec lesquels nous partageons le championnat sont nés devant nous. Et ce n’est pas aujourd’hui, alors que le club échoit en mes mains que je vais laisser une forfaiture participer à la relégation du Stade de Mbour. C’est une question de principe de nous défendons, car nous sommes avec la vérité et la justice. On n’a peur d’être seuls dans ce combat, cela ne nous dérange nullement», crie-t-il.
Séga DIALLO