Les qualifications à la CAN 2025 et à la Coupe du monde 2026 : ce sont là les deux objectifs assignés à Aliou Cissé par la Fédération sénégalaise de Football (FSF), selon les propos du coach lui-même. Comment le sélectionneur national compte-t-il y arriver ?
Les 3 et 10 juin prochains, les Lions affronteront respectivement la République démocratique du Congo à Diamniadio et la Mauritanie à Nouakchott, à l’occasion des 3ème et 4ème journées des éliminatoires du Mondial-2026. Trois mois après, c’est-à-dire en début septembre, la bande à Sadio Mané entamera les qualifications pour la CAN Maroc-2025. «J’ai prolongé jusqu’en 2025 et non en 2026, comme j’ai lu sur certains sites. Je précise que le contrat se limite en 2025. Les deux objectifs fixés sont les qualifications à la CAN 2025 et à la Coupe du monde 2026. Mais on peut se qualifier et ne pas y aller (pour le coach)», avait précisé Aliou Cissé, en marge de la publication de la liste pour les deux matchs amicaux de mars dernier.
Plus de places aux jeunes, de nouveaux systèmes de jeu…
Pour réussir cette mission, le coach aux dreadlocks semble changer de fusil d’épaule. Non seulement il est en train d’innover et d’essayer de nouveaux systèmes de jeu, mais Cissé donne plus de place aux jeunes joueurs. D’ailleurs, il vient d’ouvrir la Tanière à Seydou Sano, Mikayil Ngor Faye, Habib Diarra, Rassoul Kader Ndiaye, Amara Diouf. Et les trois premiers ont marqué des points lors des deux derniers matchs, contre respectivement le Gabon (3-0, 22 mars) et le Bénin (1-0, 26 mars), à Amiens (France).
«Même si nous ne devons pas négliger les joueurs plus âgés (Gana Guèye, Cheikhou Kouyaté, Sadio Mané, Kalidou Koulibaly…), il est important de donner plus de temps de jeu et de confiance aux jeunes qui arrivent. Après la CAN, il faut rouvrir la Tanière, pour donner une chance aux joueurs qu’on ne pouvait pas mettre dans les 27, lors de la dernière CAN. Une équipe, c’est comme ça», explique-t-il.
«On joue avec trois systèmes. On joue avec un 4-3-3 classique, on joue aussi en 4-3-3 hybride, comme on l’a fait à la dernière CAN. On avait préparé ce système depuis le mois de septembre (octobre) contre le Cameroun (1-0). On a enchaîné beaucoup de matchs dans ce système-là, ce qui nous a valu beaucoup de satisfactions. On n’a pas un problème de système. Les joueurs connaissent ce système-là et ils le maîtrisent très bien. On a aussi essayé le 3-5-2», poursuit-il.
«Je ne suis pas fatigué, j’ai toujours faim»
Comme quoi, il a envie d’aller chercher une 2ème CAN au Maroc en 2025 et une 3ème qualification en Coupe du monde en 2026. «Ce sont des spécialistes du football qui mettent ce débat-là (aventure de trop). Les supporters, quand je les entends, ils sont très satisfaits de leur entraîneur et demandent à ce que leur entraîneur continue son travail. Maintenant, moi, je suis un jeune entraîneur. Je n’ai à peine que 10 ans de carrière, quoi (rires). Il faut arrêter ! Vous me traitez comme si j’avais 70 ans et que j’avais fait 40 ans dans le métier. J’ai fait 4 CAN et 2 Coupes du monde, mais ce n’est pas ça mon objectif. Mon objectif va au-delà de ça. Dix ans, ce n’est rien du tout dans ce métier. Je ne suis pas fatigué, j’espère faire ce métier jusqu’à mes 70 ans. Je me sens super bien. Aujourd’hui, on a un groupe compétitif, on est en train de le régénérer, de travailler. J’ai la confiance des décideurs. Que les gens ne s’inquiètent pas sur ma force mentale, ma tête y est toujours». Wait and see…
Abdoulaye DIÈYE