Le Championnat du monde de pêche sportive aura lieu du 11 au 18 novembre 2023 au Sénégal. Le président de la Fédération sénégalaise de Pêche sportive (FSPS), Abdou Got Diouf affirme que cette compétition a une portée multidimensionnelle et évoque les enjeux de cette 31ème édition.
Sur les enjeux de la compétition
«C’est une compétition mondiale. Pour nous, l’enjeu est de réussir l’organisation comme en 2003. Sur le plan sportif, on cherchera à la gagner. Maintenant, le Sénégal est très connu dans cette compétition en étant deux fois champion du monde (2002 et 2003) et vice-champion en Italie (2000). Indépendamment de cela, on a beaucoup fait sur le plan sportif avec notre record mondial du plus gros poisson lors des Jeux mondiaux au Portugal (2006). Donc, il faudra faire qu’il y ait du poisson. C’est pourquoi nous avons mis en place un système de peuplement et de protection en créant de habitats artificiels dans la mer pour permettre aux poissons de s’y loger et se multiplier. C’est une politique extrêmement importante. Aujourd’hui, le Sénégal est passé au 4ème rang des pays qui protègent artificiellement leurs ressources (poissons) derrière les États-Unis, le Japon et la France. C’est vrai que toutes ces conditions sont mises en place et contrôlées par les pouvoirs publics qui définissent cette politique».
Sur le statut de favori du Sénégal
«Favori ? Ce sera trop dire parce qu’il y a d’autres pays très forts comme l’Italie, l’Allemagne ou l’Espagne. Mais nous avons nos chances et faisons partie des grands de la compétition, tenant compte de l’histoire. Nous avons l’ambition de gagner comme tout le monde. Nos deux sélections gardent toutes leurs chances d’être championnes du monde. Aujourd’hui, l’objectif est de faire mieux que la dernière édition où le Sénégal avait décroché l’or et le bronze. Cette année, on vise au moins l’or et l’argent».
Sur l’apport multidimensionnel de l’organisation
«C’est une organisation qui donnera au Sénégal une renommée mondiale. En effet, la pêche sportive est considérée comme un projet touristique. Si la pêche est bonne, les invités et les acteurs étrangers n’hésiteront pas à revenir au pays. C’est un point important. Donc, sur le plan économique, elle (la compétition) a une portée énorme. Sur le plan sportif, l’image du Sénégal sera rehaussée, s’il est champion du monde de la discipline. Sur le plan environnemental, les pêcheurs capturent et lâchent. C’est ce qui fait la particularité de ce sport. Nous prenons juste l’essentiel et restons dans le «100% relâche». C’est un exemple environnemental et un esprit de jeu».
Sur le soutien des autorités
«L’apport est fortement promis. Il faut reconnaître que le chef de l’État était le premier à nous soutenir. Il a instruit son gouvernement à nous mettre dans les conditions optimales sur tous les plans pour l’organisation et la conquête de titres. Il a été formel. C’est déjà quelque chose d’énorme pour nous».
Sur l’intégration de la pêche sportive au Sénégal
«Son intégration est difficile. Pas seulement que les gens ne le connaissent pas mais également l’impact de la surpêche. Elle entraîne une rareté des poissons, couplée des effets des conditions climatiques. C’est pourquoi la pêche sportive n’a pas survécu ces dernières décennies. La mer est aujourd’hui occupée par des filets dormants et des bateaux. Nos activités locales ont été même ralenties. Nous avions un championnat national et une Coupe du Sénégal mais on a réduit nos activités à cause de ces facteurs. Nous souhaitons que le code de la pêche soit respecté. Qu’il y ait une pêche normale qui tient compte des enjeux. Actuellement, les gens ne font que détruire, et cela nous a portés un grand coup. Tous les samedis et dimanches, on organisait des journées de championnat mais maintenant c’est impossible à cause de la surpêche et de la rareté des poissons. Avec cette compétition, nous pouvons appliquer des pratiques pour entretenir ce sport».
Par Moustapha GUEYE