Jamais dans l’histoire de la jeune Ligue de football professionnelle, on a assisté à pareil dénouement. Une fin de championnat en queue de boudin avec une cérémonie de remise de trophée à contretemps. Au lieu de célébrer dans le bon tempo, lors de la dernière et ultime journée, comme cela se fait partout dans le monde, la Ligue pro a prétexté une décision juridique de la Commission recours ou de discipline, c’est selon, émise sur le tard. À laquelle il fallait se conformer. Pour une instance qui veut vendre son football, et qui doit se montrer crédible, c’est vraiment râpé. Elle a eu tout faux, son président Djibril Wade en premier. Heureusement que les Rufisquois ont sauvé l’essentiel, en fêtant avec faste leurs champions.
Rufisque était en fête samedi. Les champions ont été honorés avec fastes, couleurs et sons. Toute la ville s’est mobilisée, toutes les personnalités qui s’y réclament, pour montrer à la Ligue qu’elle pouvait se charger de rendre un hommage mérité aux hommes qui, sur le terrain et en dehors, ont porté fièrement les couleurs de la ville culturelle.
Dès l’entrée du bus des champions aux couleurs de l’équipe à 16h56, on a senti cette ferveur populaire, cette engouement sans faille qui a caractérisé les supporteurs à domicile, pour accompagner leur présence sur la scène.
Au même moment, sur le pré, la relève s’étalonnait au grand bonheur des fans. Qui ne manquaient pas une occasion d’applaudir sur certaines belles séquences de jeu et pour se rassurer quant aux lendemains qui pourraient s’avérer enchanteurs. La bonne graine semée loin des yeux promet.
La fête qui a revêtu un gros cachet culturel ne pouvait être complet sans la présence des calèches, une véritable identité visuelle de la Vieille Ville.
Alchimie avec les supporters
Cette équipe dispose d’une véritable identité et (presque) tous les Rufisquois s’y identifient. Les supporters font bloc et en constituent un socle affectif assez fort, base d’une confiance magnifiée par les chants à l’honneur de l’équipe. Puisés souvent du répertoire de l’histoire de la communauté léboue, ces airs souvent très dansants, traduisent ce lien quasi-filial entre ces deux entités. Samedi, malgré l’absence de ballon sur la pelouse, ils se sont laissés aller à une ambiance indescriptible. Avec des fumigènes aux couleurs du club, ils ont ravi les invités et proches des joueurs qui se sont massés dans les tribunes. Même si le stade n’a pas fait plein, ceux qui ont eu la chance d’assister à cette fête, ne sont pas déçus. Ils sont rentrés, sûrement, la tête pleine de clichés.
Cheikh Guèye, l’absent le plus présent
Le coach démissionnaire, Cheikh Guèye, aura été l’absent le plus présent de cette cérémonie faste, en couleurs et en sons. Nommé meilleur entraîneur de la saison, pour avoir été l’artisan de ce sacre, il n’a pas fait le déplacement au moment de la remise du trophée. La Ligue, dans ses petits souliers, ne s’est déplacée qu’avec trophée et médailles (sic). Elle n’a même pas pris en charge les festivités afférant à la remise des distinctions. En effet, le podium aux couleurs du champion, les feux d’artifices et le décor, ont été totalement pris en charge par l’équipe championne. Triste, vous avez dit !
Séga DIALLO