Stades.sn- Le tournoi de basket des Jeux olympiques va accueillir un petit nouveau. Il s’agit du Soudan du Sud. Le pays africain va en effet disputer la compétition pour la première fois. Et qui sait, peut-être que les Sud-Soudanais en profiteront pour écrire une histoire en majuscules.
Les Jeux olympiques débutent officiellement ce 26 juillet avec la cérémonie d’ouverture, alors que le tournoi de basket lui aura lieu du 27 juillet au 11 août. Et dans le florilège des nations habituées, des athlètes connus, une équipe va détonner : le Soudan du Sud. Unique représentant de l’Afrique, le pays va disputer son premier tournoi olympique. Les Bright Stars ont décroché leur ticket en terminant 17ème au Mondial 2023, étant la nation africaine la mieux classée du tournoi. Un exploit retentissant pour le pays qui n’a acquis son indépendance qu’en 2011.
Plus jeune pays de basket au monde, le Soudan du Sud n’est présent sur le circuit FIBA que depuis 2013. Et pourtant, les progrès sont immenses. Cela a été notamment rendu possible par la présence de Luol Deng. L’ancienne star de la NBA a pris la présidence de la Fédération sud-soudanaise de basket en novembre 2019. Il a ainsi apporté son expérience du haut niveau pour structurer le monde de la balle orange dans son pays. Cela a très vite porté ses fruits puisque, pour son premier Afrobasket, il a terminé 7ème du tournoi. Un sacré exploit. Deng a ensuite pris les rênes de l’équipe pour la guider à la Coupe du monde, avant de céder la place à l’Américain Royal Ivey. Ce dernier aura pour mission de faire briller ses ouailles au tournoi olympique où les adversaires dans le groupe C seront les États-Unis et leur armada, la Serbie de Nikola Jokic, et Porto Rico. Malgré cela, la nation est-africaine veut crânement saisir sa chance et dépasser la 10ème place obtenue par le Nigeria aux Jeux olympiques de 2012 et 2020.
Le Soudan a failli faire trembler le monde
Pour se préparer aux Jeux olympiques, le Soudan du Sud a décidé d’affronter les gros morceaux. Il a d’ailleurs battu la Grande Bretagne 84-81 ce jeudi 18 juillet grâce notamment aux 27 points de Marial Shayok. Ensuite, ce samedi, la bande à Shayok a failli créer un exploit monumental face aux États-Unis. Mais un shoot de LeBron James à 8 secondes de la fin a eu raison d’eux et donné la victoire 101-100 aux Américains alors que 12 secondes plus tôt, JT Thor avait fait tomber la foudre sur un magnifique tir primé pour donner l’avantage à la nation africaine. À la pause, les Sud-Soudanais menaient 58-44 à la pause à Londres. C’est en outre la première fois de leur histoire qu’ils mettaient autant de points en première-mi-temps. Ce match a choqué le monde du basket mondial et montré à suffisance que le Soudan du Sud était bien armé pour jouer les trouble-fêtes aux Jeux. De bon augure pour la suite et les JO 2024. Les Sud-Soudanais débuteront le tournoi par un duel contre Porto Rico le 28 juillet. Il y aura ensuite la montagne américaine, avant de finir la phase de groupes par la Serbie. Cependant, il faudra faire sans Bol Bol. Le géant des Suns de Phoenix a quitté le rassemblement pour des raisons personnelles.
La liste définitive du Soudan du Sud n’a pas encore été dévoilée. Néanmoins, Carlik Jones, Wenyen Gabriel ou encore Nuni Omot, le MVP de la BAL 2023, tout comme la pépite Khaman Maluach (17 ans) devraient faire partie de l’aventure. Le tout avec un chef de guerre comme Royal Ivey, qui apprécie grandement son aventure avec les Bright Stars. «Ce fut un parcours qui m’a fait beaucoup d’humilité. J’ai eu des chagrins, j’ai beaucoup de hauts et de bas, et c’est un sentiment formidable en ce moment. Il y a un an, nous nous entraînions à l’extérieur avec des aigles qui volaient autour de nous et les terrains étaient inondés. J’aimerais partir de là pour venir jouer devant ces fans aux Philippines (Manille)… Je suis sur un petit nuage en ce moment». Si le drapeau sud-soudanais va flotter aux Jeux olympiques pour la 1ère fois à Paris, le cœur de millions d’Africains battra pour les protégés de Luol Deng, en espérant les voir créer un exploit monumental.
Oumar NDONGO