La 13ème édition des Jeux africains est prévue du 8 au 23 mars 2024 à Accra, au Ghana. À Jour J-15, le Sénégal ne sait toujours pas quels athlètes vont l’y représenter, à défaut de la définition, par le ministère des Sports, du budget alloué à cette compétition.
Le ministère des Sports doit déterminer les disciplines auxquelles prendra part le Sénégal et les quotas par fédération pour le nombre d’athlètes sélectionnés. Les précédents Jeux africains avaient eu lieu en 2019 au Maroc. Le Sénégal a donc eu le loisir pendant cinq ans de se préparer à ce rendez-vous continental. Le problème n’est pas tant le nombre d’athlètes à y envoyer et dans quelles disciplines, mais l’absence de planification manifeste de nos participations aux compétitions internationales. En aucun cas, ce n’est certainement pas à 15 jours de la manifestation que l’on devrait statuer.
Si le Sénégal décidait de ne pas envoyer ses athlètes aux Jeux africains, c’est une option possible si leurs performances sont en deçà des minimas requis. En effet, il ne s’agit absolument pas de dilapider des fonds pour des participations de complaisance dans des compétitions internationales. Ces fonds pourraient valablement aider au financement du sport national.
Le problème, c’est d’atteindre la dernière minute, comme c’est le cas actuellement, pour enfin déterminer les disciplines et les athlètes qui iront à ces Jeux. C’est une autre manière de dilapider les maigres fonds publics, parce que les fédérations et les athlètes n’auront pas eu une préparation conséquente et leurs performances s’en ressentiront nécessairement.
À la précédente édition des Jeux africains au Maroc en 2019, le Sénégal avait récolté 22 médailles dont une or en judo. Avec le gel des compétitions internationales par la Fédération sénégalaise de Judo et Disciplines assimilées (FSJDA), suite à la démolition du Dojo national Me Amara Dabo, le Sénégal s’est amputé de plusieurs médailles que le judo nous apportait au niveau international.
Cette situation interpelle sérieusement pour la définition d’une politique sportive pour toutes les disciplines. Le sport n’est plus un jeu et constitue un immense réservoir d’emplois pour le Sénégal et sa jeunesse.
El Hadj Ndiaye KANE