«Pour le moment, on est obligé de faire une gymnastique»
En marge de la première journée du championnat national, lancé samedi dernier au jardin public de Rufisque, le président de la Fédération sénégalaise de Hand-ball (FSHB), Seydou Diouf, s’est prononcé sur certaines questions liées au développement de cette discipline au niveau local.
Entretien.
Quelles sont vos impressions sur le démarrage de la nouvelle saison avec des équipes de Dakar venues recevoir à Rufisque ?
Nous démarrons le championnat national au terrain du jardin public de Rufisque. C’est le lieu de remercier le maire de la ville de Rufisque qui, dans le cadre de la réhabilitation du jardin public, a réalisé le terrain des sports nous permettant de démarrer notre championnat à Rufisque, une ville de hand-ball traditionnellement. Donc, c’est juste un sentiment de satisfaction. Je voudrais féliciter la direction de la compétition, parce qu’on a démarré un peu plus tôt que les autres années. C’est bien parti et nous osons espérer une belle saison avec des équipes qui se rapprochent du point de vue du niveau.
Avec les travaux au stadium Iba Mar Diop, la fermeture du stadium Amadou Barry, il se pose apparemment un sérieux problème d’infrastructures pour le hand…
C’est un problème que nous avions. Je l’avais dit au Comité olympique lorsqu’il nous a été annoncé la construction du gymnase d’Iba Mar Diop. Nous souhaitions avoir ce genre d’infrastructure, c’est pourquoi on s’était battu. On est très satisfait de ce chantier-là, mais comme on dit : qui veut une omelette doit casser des œufs. Je pense que c’est une situation temporaire et que d’ici deux ans le hand-ball va avoir une salle fermée à Iba Mar Diop. C’est extrêmement important pour les handballeurs. Nous avons vu l’engouement qu’il avait autour des finales de la Coupe du Sénégal jouées à Dakar Arena pour la première fois et combien les athlètes étaient satisfaits d’évoluer dans un cadre comme ça. Pour le moment donc, on est obligé de faire une gymnastique. Le premier vice-président est en relation avec le directeur du stade Amadou Barry, puisque sur Amadou Barry nous avions mis un tapis mais avec la situation du parquet en bois, qui est cassé à plusieurs endroits, le tapis ne peut pas satisfaire. Donc, il faut totalement enlever le parquet en bois pour pouvoir remettre le tapis. Parallèlement, nous sommes en discussion avec les autorités militaires pour l’utilisation du camp Leclerc. La fédération a déjà acquis un tapis extérieur pour pouvoir le mettre sur un des terrains ouverts. Le tapis va sortir du port très bientôt. Nous allons voir avec le bureau fédération, la direction de la compétition où est-ce qu’il faudra le poser sur les terrains homologués, mais on ne le posera que dans un site où il y aura de la sécurité en permanence. Et c’est pourquoi nous sommes en pourparlers avec les autorités militaires pour l’utilisation du camp Leclerc. Donc, le problème d’infrastructures est là, mais je pense encore une fois que c’est temporaire. Il va falloir que nous nous adaptions, créer les conditions d’une meilleure organisation et d’ici deux ans les choses seront derrière nous.
Vous parlez de problème temporaire mais dans ces conditions n’avez-vous pas des craintes par rapport au développement du hand-ball au niveau local ?
Oui et non. Oui, parce que l’idéal aurait été avoir des infrastructures aux normes et en quantité suffisante. Non, parce que le hand-ball s’est toujours joué à Iba Mar, qui a toujours été le temple du hand. Ensuite, si on a Iba Mar, on a Guédiawaye, Thiès, Saint-Louis et dans les régions les terrains existent. Si on arrive à sortir le tapis, à le mettre sur un terrain extérieur, nous avons Thiès, Guédiawaye avec Iba Mar qui va être clairement un gymnase dédié au hand-ball, je pense qu’on aura quatre salles ouvertes. Quatre salles ouvertes, c’est ça qui permet le développement du hand-ball. Il faut y arriver avec patience, nous sommes en train d’y travailler.
Toujours par rapport au développement du hand local, à quand la relance des activités au centre de formation à Thiès, un projet à l’arrêt ?
La relance va se faire. Je suis en pourparlers avec Yassine Messaoudi pour venir s’implanter au Sénégal. Il est en fin de contrat à Paris pour cette saison et on s’est accordé pour qu’il vienne à la fois s’occuper du management des centres de formation, parce que nous devons ouvrir aussi pour les garçons et en même temps garder la sélection féminine. Il sera basé au Sénégal avec sa famille. C’est un projet intéressant. Pour le rouvrir le centre, il faut avoir un encadrement qui allie à la fois le management sur ce qui se fait de mieux en matière de formation. Yassine a de l’expérience. Pendant dix ans, il a été au centre de formation de Metz, qui est le centre de formation de référence en France. Donc, il a cette expérience-là, et en même temps il est manager de la sélection nationale féminine. Les filles qui étaient au centre ont terminé leur cycle. Certaines, pour la plupart, ont eu leur baccalauréat. Elles sont toujours dans le hand-ball mais elles ne sont plus dans les lycées et collèges. Plusieurs facteurs ont concouru à ça mais l’année prochaine, en principe, nous allons faire des détections très tôt pour que dès la rentrée nous puissions orienter des filles au centre.
Il se dit que ce centre coûte cher à la fédération…
Oui, ça coûte très cher. Le centre, c’était 1,5 million FCFA par mois. C’était très lourd pour la fédération, mais je trouvais toujours des solutions pour les choses ne s’arrêtent pas et Alhamdoulilah on l’a fait pendant quatre ans, nous ne devons rien à personne. Nous avons pu recruter des répétiteurs, cuisinières, nous avons payé la location régulièrement. Il n’y a pas eu de dette vis-à-vis du centre. Tout a été bien calé, bien calibré. Aujourd’hui, je rends grâce à Dieu, parce que c’est un challenge important qu’on a su relever. Pour le prochain centre, nous aurons des partenaires qui vont nous appuyer. Et ça nous permettra d’alléger un peu les charges supportées à la fois par la fédé et par moi-même.
Qu’est-ce que cet investissement sur quatre ans dans ce centre a apporté au hand ?
Pour moi, c’était un challenge. En Afrique, on a toujours parlé d’académies mais rien n’était fait. Il fallait qu’on démarre quelque chose et ce que nous avions démarré Frédéric Bougeant (ex-sélectionneur des Lionnes) constitue une première expérience. Malheureusement la Covid est intervenue et Fred Bougeant a dû rentrer et rester en France. C’est ça qui a causé l’arrêt mais c’était très bien parti. C’est le même schéma que nous avons retenu avec Yassine Messaoudi. Nous allons reprendre le travail afin d’arriver à faire un centre un référentiel de formation pour nous permettre aussi demain d’avoir une équipe nationale avec des athlètes formés dans le contexte local.
Par Tidiane NDIAYE