Le football sénégalais vit des moments sombres, dans sa gestion jugée erratique, après les récents délibérés de la commission recours de la Fédération sénégalaise de Football (FSF). Les nombreux appels et interpellations n’ont pas empêché le football de sombrer dans une crise. À défaut de trouver un compromis dynamique, qui satisfasse toutes les parties et qui ne discrédite pas la Fédération, seule une assemblée générale extraordinaire pourrait nous éviter ce bonnet d’âne.
Les craintes d’un éminent juriste du sport sont en train de prendre forme. Je le cite : « Ce n’est pas une question de droit, cela n’a rien à voir, il faut plutôt chercher dans le mauvais fonctionnement des instances et dans le management de la Fédération. On ne peut pas ne pas vider, à temps échu, des contentieux qui peuvent avoir une influence certaine sur le classement des équipes. À ce titre, l’équité et la sécurité sportives se trouvent malmenées». Plus loin, notre interlocuteur de marteler que : «si les recours de la FSF ne satisfont pas des clubs, du fait de leur caractère définitif, ils pourront se rabattre sur les tribunaux civils pour troubles à l’ordre public. Car la Fédération aura failli dans sa mission et que ces derniers ne devraient pas en être les victimes».
Aujourd’hui, le Stade de Mbour passe pour être une victime collatérale de cette faillite de la Fédération et de ses instances délibératives. Car une lecture pro domo permettrait à tout un chacun de se faire son idée sur cette question. Du coup, on ne peut reprocher aux Mbourois leur maximisation du refus de ce qu’ils qualifient de «décision honteuse», dixit leur président Ass Wade.
Maintenant le fait que les Mbourois, à travers le président Amadou Wade, saisissent le TAS pour un règlement définitif, expose notre football aux quolibets du monde du foot. Et d’aucuns ne manqueront pas de se demander comment un simple problème administratif ne puisse trouver de solution locale au point d’atterrir devant l’instance suprême de l’arbitrage.
Décision politique pour éviter une crise
Alors pour éviter que le football sénégalais ne s’enlise dans une crise qui ne dit pas son nom, les nouvelles autorités doivent trouver rapidement une solution politique à ce conflit. Elle n’a pas force biblique, mais peut sauver une situation mal embarquée. La voie de l’Assemblée générale extraordinaire pourrait être salutaire pour mettre fin à cette situation confuse. En ce sens qu’elle peut décider d’un nouveau format, en votant dans son écrasante majorité, qu’il n’y aurait pas de descente et que la montée resterait en l’état, avec les quatre équipes qui ont acquis ce droit sur le terrain. Car, un compromis doit être trouvé le plus rapidement possible afin d’inverser cette donne qui nous mène droit dans le mur.
C’est à ce niveau que le travail au corps devra s’opérer avec les nouvelles autorités. Qui ne peuvent s’accommoder d’une crise par le seul fait de négligences d’une instance à qui l’État a délégué des pouvoirs. À travers la nouvelle ministre des Sports, la politique devrait s’exercer dans toute sa plénitude afin d’éviter que le football parte en vrilles et occasionne des troubles sociaux. Surtout que la Fédération sénégalaise de Football (FSF), pour sa contribution majeure dans cette crise, ne devrait pas y voir un mauvais œil, cette ingérence salvatrice. Il faudra juste y mettre la forme pour s’éviter les foudres de la CAF et de la FIFA.
Séga DIALLO