Un fait inédit s’est produit lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, Zone Afrique, avec la réception du Maroc par le Congo, qui s’est déroulée au Grand Stade d’Agadir le 11 juin dernier. Une rencontre qui s’est soldée par une victoire écrasante des Lions de l’Atlas (0-6). Forcément, une telle situation incongrue devrait interpeller les autorités de la FIFA et de la CAF sur un manque d’éthique et d’équité, dans l’approche. Que nenni !
«Le Congo, pour des problèmes d’homologation tardive de son stade, a déclaré forfait face au Niger. Alors qu’il s’était mis d’accord avec le Niger pour jouer en RD Congo voisine, en raison d’une mise aux normes de son stade, le Congo a finalement reçu l’approbation de la FIFA pour jouer à Brazzaville», avait déclaré le ministre des Sports Ngouélondélé, en conférence de presse.
Alors, qu’est-ce-qui peut expliquer que cette même équipe du Congo, dont l’homologation du stade Alphonse Massamba Débat s’est faite sur le tard, ne puisse jouer à domicile, au point de « recevoir » le Maroc à Agadir ? Alors que son voisin, la Côte d’Ivoire offre les mêmes infrastructures de qualité et est plus proche.
En dehors des problèmes d’éthique, d’équité et de neutralité axiomatique, le fait de ne voir, ni la FIFA, encore moins la CAF n’émettre aucune réserve, pose problème. En effet, jusqu’ici, aucun communiqué ou tweet dans le sens de dénoncer cet état de fait. Du coup, ces deux instances se feraient complices de cette situation pour avoir gardé le silence. Une incongruité qui mérite que l’on s’y attarde avec acuité, car l’esprit du jeu s’en est trouvé altéré.
Convention de partenariat et de subvention
Depuis 2015, plus de 40 signatures de conventions ont été signées par la Fédération royale marocaine de Football (FRMF) avec différentes fédérations africaines. Ces partenariats sont articulés autour des plusieurs axes : accompagnement en matière de réalisations d’infrastructures sportives, échanges de best practices, formation de cadres techniques et administratifs, entre autres. Lesdits partenariats sont ajustés en fonction des besoins des fédérations. Avec le Sénégal, la signature de la convention de partenariat s’est faite en 2020 et était axée sur la formation de cadres administratifs et techniques.
Pour les autres pays, neuf rencontres internationales se sont tenues dans le royaume chérifien lors des 3ème et 4èmejournées des éliminatoires de la Coupe du monde. C’est dire si le soft power marocain a fini de prouver son efficacité. Surtout au sein de l’instance continentale, où le Maroc déploie son hégémonie et dicte sa loi. À titre d’exemple, lors du vote pour siéger au Comex de l’instance africaine, l’Algérie l’aura appris à ses dépens. Le lobbying marocain a empêché le président de sa fédération, Djahid Zefizef, de siéger au Comité exécutif de la CAF, au profit du candidat libyen, Al Shalmani, parrainé alors par le Maroc.
C’est dire la puissance du réseau tissé par la FRMF en Afrique, à travers ces signatures de convention avec quarante fédérations affiliées à la CAF et tous les avantages qui peuvent en découler. Mais pas au point de bafouer les valeurs et les vertus qui fondent la pratique du football.
Séga DIALLO