L’équipe nationale du Sénégal aura à disputer deux derbys sous-régionaux contre la Gambie et la Guinée, en plus d’un classique face au Cameroun lors de la 34ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations en Côte d’Ivoire (13 janvier -11 février 2024). Une poule de feu où les Lions doivent éviter les mauvaises surprises, comme c’était le cas lors de la campagne de 2012 à Bata, en Guinée équatoriale.
C’est toujours difficile d’arriver au sommet. Mais c’est encore plus difficile d’y rester. Les Lions du Sénégal, champions d’Afrique en titre, vont remettre leur couronne continentale en jeu lors des joutes du 13 janvier au 11 février en terre ivoirienne. L’Algérie l’a appris à ses dépens à la CAN 2021, alors championne d’Afrique 2019. La malédiction des champions en titre.
C’est un secret de polichinelle : le Sénégal sera l’équipe à battre dans cette compétition où trois matchs a priori très difficiles attendent le sélectionneur Aliou Cissé et ses hommes en phase de groupes.
Logée dans la poule C, l’équipe détentrice du trophée de champion d’Afrique affrontera d’entrée la Gambie le lundi 15 janvier, ensuite le Cameroun le vendredi 19 janvier, avant de terminer par la Guinée le mardi 23 janvier. Il s’agit de trois matchs où tout peut arriver.
«Nous avons contre nous le syndrome du champion»
L’ancien Directeur de la Haute Compétition (DHC), Souleymane Boun Daouda Diop, ne dit pas le contraire : «On est dans le domaine du football et des prévisions. Je pense qu’il faut se rendre compte d’une chose : au football rien n’est facile, parce que rien n’est gagné d’avance. Du moment que rien n’est gagné d’avance, rien n’est facile. La vérité, c’est celle du terrain et nulle part ailleurs».
La vérité en football étant celle du terrain, il appartiendra donc aux joueurs sénégalais de faire valoir leurs arguments pour jouer les premiers rôles dans leur poule.
Pour cela, il faut forcément faire beaucoup attention et ne surtout pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, estime Souleymane Boun Daouda Diop : «Le Sénégal, champion d’Afrique, est dans une poule où nous avons deux derbys sous-régionaux, à savoir la Guinée et la Gambie, un classique contre le Cameroun. Il faut se dire que ce n’est pas facile et nous avons encore contre nous le syndrome du champion».
«Des signes qui doivent nous motiver davantage»
Celui qui a occupé pendant 7 ans (janvier 2013-janvier 2020) le poste de Directeur de la Haute Compétition (DHC) au ministère des Sports trouve qu’il y a tellement de choses à prendre en compte qui font que le Sénégal ne peut pas nier son statut de favori.
«Ce statut, il faut le démontrer sur le terrain. Nous sommes assez avertis par d’abord l’Allemagne, championne du monde, qui a été éliminée au premier tour. En 2021, l’Algérie a été éliminée au premier tour. Autant de signes qui doivent nous motiver davantage à se dire que nous devons mouiller le maillot pour mériter notre statut de favori. Tous ces signaux doivent nous permettre de nous mobiliser pour nous surpasser et attaquer la compétition avec beaucoup d’humilité», lance-t-il à l’endroit de l’équipe nationale.
«Forcément le poids de l’âge se fera sentir»
Observateur averti, notre interlocuteur considère que quelle que soit l’analyse que les gens puissent faire, l’équipe du Sénégal de la CAN 2021 était plus physique que celle actuelle : «Sadio Mané, Kalidou Koulibaly, Gana Guèye, Cheikhou Kouyaté étaient au summum de leur forme. Et forcément le poids de l’âge se fera sentir. Donc, attaquons les choses avec beaucoup d’humilité, mais tout en revendiquant notre statut de favori».
En direction de la CAN, l’ancien DHC invite surtout la bande à Sadio Mané à faire preuve de beaucoup d’humilité face au challenge de réaliser un back-to-back avec une 2ème étoile continentale consécutive : «Le sport a des valeurs et la première de ces valeurs, c’est d’être humble et se dire que tout ce que nous avons fait pour gagner, les autres l’ont déjà fait. Et ils n’ont pas été pris au hasard, ils se sont qualifiés comme nous sur le terrain. Donc, ils ont des atouts à faire valoir».
En tout cas, depuis l’avènement d’Aliou Cissé sur le banc de l’équipe nationale en mars 2015, les Lions n’ont jamais connu une élimination au premier tour de la CAN. Ils ont certainement toujours les secrets pour éviter de faire fausse route comme c’était le cas en 2012 à Bata, en Guinée équatoriale.
Sous la conduite d’Amara Traoré, l’équipe nationale d’alors avait lamentablement échoué en concédant trois revers d’affilée sur le même tarif de 2-1 contre la Zambie, la Guinée équatoriale et la Libye.
D’ailleurs, le Sénégal a déjà connu six éliminations au 1er tour en Coupe d’Afrique : 1965, 1968, 1986, 2008, 2012 et 2015. C’est à éviter en Côte d’Ivoire !
Tidiane NDIAYE