Écouter Basile Boli, c’est admirer un quinquagénaire débordant de vie, de souvenirs et de sourires. C’est aussi savourer les petites histoires d’une légende marseillaise, qui disent tant sur l’OM et les joueurs sénégalais ayant porté le maillot marseillais. Nous avons rencontré l’ancien footballeur français né à Abidjan au salon «La Table des Légendes» situé dans l’enceinte du Stade-Vélodrome, quand l’OM recevait AEK Athènes, jeudi 26 octobre dernier.
Entretien
Comment jugez-vous l’intégration d’Ismaïla Sarr et Iliman Ndiaye dans le collectif marseillais ?
J’ai envie de vous dire que c’est la quatrième génération de footballeur sénégalais. Ici, le temps d’acclimatation sera plus facile, c’est-à-dire plus rapide pour les sénégalais. Tous les trois Sénégalais qui jouent à l’OM cette saison, on va arrêter de se parler du 13 janvier au 12 février, quand la Coupe d’Afrique va rester en Côte d’Ivoire.
Les joueurs sénégalais de l’OM sont-ils, présentement, à 100% de leurs capacités ?
Pour Ismaïla Sarr, ça y est, il est un peu dedans, c’est un garçon exceptionnel. Il est très intelligent et sait où il va. Jusqu’à maintenant, il a été très bien. Je suis très content pour lui. Il va s’améliorer au fur et à mesure et se préparer pour la CAN (Côte d’Ivoire-2023). Mais, comme je suis jaloux des joueurs sénégalais, j’espère qu’ils ne vont pas nous créer des problèmes en Côte d’Ivoire. Je suis à moitié sénégalais et ivoirien. Pour Ndiaye, c’est un bon début et il peut encore s’améliorer. Il joue de bons matchs avec l’OM. Et pour le jeune Pape Guèye, on attend la fin de sa suspension pour voir. Les joueurs sénégalais, je les ai tous aimés. Mais il y en a que j’ai aimé plus que d’autres.
Alors, êtes-vous pour Ndiaye ou pour Sarr comme titulaire ?
Ah non, je ne pourrais pas être pour l’un des deux (rires). Mais je veux d’un trio Sénégalais. J’espère que celui qui jouera va marquer. Ce sont trois garçons exceptionnels dans le comportement. Ils sont arrivés presque ensemble, cet été. C’est toujours bien de venir tenter leur chance à Marseille.
Quels souvenirs gardez-vous des joueurs sénégalais de l’OM ?
Il y a Mamadou Niang qu’on aimait tous voir jouer. Son ombre plane toujours dans le Vélodrome et elle ne s’effacera pas à moins que les Sarr et Ndiaye là mettent deux buts par match pendant au moins cinq saisons (Rires). Après, il y a aussi Bèye et le costaud Diawara. Ils sont nombreux, j’oublie. Ce qui frappait alors le plus les dirigeants marseillais, c’est le tempérament dégagé par les joueurs sénégalais.
Alors, êtes-vous pour Niang ou pour un autre comme meilleur joueur sénégalais de l’histoire de l’OM ?
Je dirais que Niang était un buteur, on voyait ses buts venir. C’était quand même le capitaine de l’OM, en plus d’être le meilleur buteur de la Ligue 1 en 2009. Il était déjà bon à Strasbourg, il avait un bon jeu de tête, et techniquement, il y avait du talent. Je pense que c’est lui et Habib Bèye, plus tard, qui ont permis de voir plus de Sénégalais dans les tribunes du Vélodrome. Mais, Diawara était comme moi, teigneux (rires). Il a aussi connu une belle carrière à l’OM. En gros, tous les joueurs sénégalais m’ont marqué et que je n’oublierai jamais.
Êtes-vous fier de les voir jouer ?
Oui, très fier. Cela me fait plaisir de continuer à voir des Sénégalais dans les vestiaires de l’OM et de me dire qu’ils sont là pour perpétuer la tradition. On avait de très bons joueurs sénégalais à l’époque
Avez-vous été consultés avant leur arrivée au club ?
Pas consulté, mais non, en fait non. La première fois que je les ai vus jouer, je leur ai dit que quoi qu’il en soit ils le finiront bien, parce qu’ils avaient des qualités au-dessus de la moyenne.
Par Bamba DIAGNE, envoyé spécial à Marseille (France)