En conférence de presse d’avant match dimanche contre le Niger, le sélectionneur Aliou Cissé s’est adressé aux journalistes. Dans ses réponses, il a avoué qu’il ne sent plus l’effervescence, la passion et l’émotion qui ont agrémenté le match contre l’Égypte lors des qualifications à la Coupe du monde. À l’en croire, il faut que l’on sente les supporters autour de l’équipe nationale.
Extraits…
«On ne doit pas entamer cette CAN avec légèreté»
«La CAN, on ne la maîtrise jamais, les CAN se suivent et ne se ressemblent pas. Maintenant, on en est à notre 4ème CAN, on a de l’expérience en Afrique et en Coupe du monde. Une fois à Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire, les réalités seront différentes. On doit se remettre en question pour bien aborder cette CAN. On ne doit pas entamer cette CAN avec légèreté, ni arrogance. Il nous faut être confiant par rapport aux difficultés qui nous attendent. Les joueurs ont du vécu pour savoir que rien n’est encore joué. Si on veut encore écrire l’histoire, il nous faut être présent et travailler très dur. On essayera de faire notre mieux».
«Le but encaissé contre l’Algérie…»
«Quand les matchs sont difficiles et qu’on n’arrive pas à décanter la situation, cela se joue sur les coups de pied arrêtés, les penaltys ou les coups francs. En réalité dans un match, pour se départager il faut deux choses : soit un penalty et un coup de pied arrêté ou un corner. Aussi, il y a les erreurs individuelles et je dis toujours à mes joueurs de se concentrer pour éviter des surprises. D’ailleurs, le but qu’on a pris contre l’Algérie nous rappelle une bonne concentration. C’est sur un micro-détail qu’on perd un match par manque de concentration et de communication. Heureusement, j’ai dans mon équipe des joueurs qui mesure plus d’1m80, à savoir Pape Guèye, Kalidou Goulibaly, Moussa Niahaté, Cheikhou Kouyaté. J’ai envie de dire que normalement, on ne devrait pas avoir de problèmes sur les coups de pied arrêtés.
«On ne peut pas jouer contre le Niger en pensant aux blessures»
«Le mois de novembre dernier n’a pas été facile. Je savais que si on devait perdre un joueur, c’est compliqué. Tout entraîneur s’inquiète pour son effectif à quelques semaines de la CAN. Il nous reste des jours avant de croiser la Gambie, on va récupérer nos joueurs. Maintenant, on ne peut pas jouer contre le Niger en pensant aux éventuelles blessures. Ne me posez pas cette question. Le football est un sport de contact, de duel. Et qui dit contact, dit aussi des blessures. On joue un match de préparation contre le Niger, il ne faut pas se poser des questions, on doit jouer à notre niveau. Le groupe est au complet, avant-hier, on a récupéré Gana, Sabaly. Nos médecins sont très attentifs sur le cas de Boulaye Dia, Seyni. On verra leur condition physique mais, en réalité, il n’y a pas de précipitation. On a fait une présélection de 55 joueurs. Boulaye Dia, Nampalys, Sény, Sabaly étant blessés, il faut voir l’évolution de leurs blessures. Maintenant, est-ce que c’est suffisant pour être dans le groupe ? On fera le point après le math du Niger. On partira avec un groupe de 27 joueurs compétitifs».
«On attend beaucoup de notre public»
«Récemment, on a fait un open press. Et mes propos restent les mêmes. On a besoin de la prière du public. Il faut 3 ou 4 heures de vol pour se rendre en Côte d’Ivoire. Ce sera extraordinaire de voir les Sénégalais venir nous supporter. Si je n’avais pas fait ce match contre le Niger, les gens allaient se poser la question : pourquoi il n’y a pas de tagouto ? (match d’au revoir). Et je disais autour de moi, depuis le match contre l’Égypte, je n’ai plus senti cette effervescence autour de cette équipe. Donc, à l’aube de cette CAN en Côte d’Ivoire, c’est le moment de le montrer. Le peuple nous envoie chercher cette CAN, c’est notre devoir. On sera à la hauteur et on attend de notre public qu’il soit également à la hauteur. Ce que j’avais vu contre l’Égypte en termes de supporters, d’engouement, passion et émotion, qu’on le revive autour de l’équipe nationale».
Par Anta Faye DIOP