Moussa Mbengue, Secrétaire général du promu ASC Cambérène, leader de la poule A du National 1, exprime les ambitions et objectifs du club en championnat amateur cette année.
Entretien.
L’équipe a réussi l’année dernière à remonter en National 1. Est-ce que vous pouvez nous décrire les ambitions et les objectifs à long terme de l’ASC Cambérène ?
C’est la renaissance de l’AS Cambérène, parce qui connaît ASC Cambérène sait que le club a toujours été dans une bonne position dans le championnat national. C’est une grande équipe fondée en 1965 qui a eu même à disputer une finale de Coupe du Sénégal en 2009 face au Jaraaf. Donc, nous avons une bonne place dans le football sénégalais. L’année dernière, une nouvelle équipe dirigeante a pris les fonctions et nous avions une politique sportive basée sur la valorisation des valeurs internes. C’est-à-dire de faire la promotion de nos jeunes talents. On a eu des talents ici. On sait que Cambérène, c’est une commune de football avec tout ce que nous avons comme potentiel sur la mer. Donc, nous formons toujours de bons joueurs. Notre politique sportive est basée sur la promotion de nos valeurs endogènes et on a eu un bon résultat, c’est-à-dire la montée en division supérieure. Après cette montée (de N2 à N1), on s’est dit que c’est possible d’espérer d’abord une participation honorable. Mais vu qu’il y a une nouvelle situation avec trois équipes qui montent pour chaque poule, on s’est dit pourquoi pas essayer de faire partie de ces 3. Donc à court terme, on cherche à être parmi ces équipes qui vont monter en Ligue 2. C’est ça nos objectifs à court terme. Mais cela passe aussi par la formation d’un bon groupe. C’est vrai que les résultats comptent, mais ce que nous faisons derrière, c’est de constituer un groupe qui peut rivaliser avec les équipes pros. Parce que la Ligue 2, c’est la ligue professionnelle.
Avez-vous les moyens logistiques et financiers de votre politique ?
Nous avons les moyens, parce qu’avoir des moyens dépend de la politique financière du club. Avant, l’équipe comptait sur la subvention de la fédération et la subvention municipale. Mais cette année, notre politique, c’était de multiplier les sources de financement et nous avons réussi à avoir d’autres sources de financement, des financements sûrs. Et nous avons développé aussi des politiques de mobilisation de fonds internes, c’est-à-dire qu’on le fait à partir de chez nous, donc l’équipe est financée par les Camberénois à travers plusieurs canaux. Mais aussi avec nos partenaires, nous travaillons avec la station API (NDLR : distributeur de carburant) que nous remercions de vive voix parce qu’elle nous a accompagnés l’année dernière et a promis cette année de nous accompagner carrément. Au-delà d’API, nous avons d’autres partenaires qui se positionnent. Il y a d’abord la municipalité, qui vraiment ne tarde pas à financer nos activités depuis l’accession de la nouvelle équipe dirigeante. Donc, nous dirions que les moyens ne manquent pas. En interne, nous avons mis en place des comités de réflexion encadrés par nos pères et grands-pères qui se chargent de la mobilisation des fonds. Ainsi, ce sont d’abord les Cambérénois qui financent nos équipes. Mais, nous comptons aussi sur des partenariats, pour assurer une durabilité de la politique financière. Il faut compter sur ses propres moyens : nous avons les moyens et on pense qu’on peut le faire.
Aujourd’hui, Cambérène est confronté à un problème d’infrastructures. Vous ne pouvez pas recevoir dans votre propre stade. Quelle solution pour un stade fonctionnel en collaboration avec la mairie ?
Effectivement, j’allais même y venir parce que, qui parle de football, parle de professionnalisme. On ne peut pas mettre de côté les infrastructures sportives parce que la qualité du jeu dépend des infrastructures. Donc actuellement, nous avons un terrain fermé. Pour votre information, l’entrepreneur a amené hier tout ce qui est ciment, bétons et sables pour démarrer les travaux sous peu. On peut dire que, d’ici à une semaine, selon l’entrepreneur, les travaux vont démarrer. Et il confirme qu’il a reçu les 2 tiers du financement de la construction du stade et nous travaillons avec la mairie et le maire, très disponibles. Nous avons formé un comité pour réfléchir sur comment suivre les travaux et comment accélérer les travaux. Donc, avec le maire, on a eu à faire plusieurs réunions, on a même écrit une lettre conjointe adressée au ministère des Sports pour lui rappeler que depuis la pose de la première pierre, on n’a pas eu d’avancement par rapport aux travaux et je pense que c’est ce qui a décanté la situation. Donc, on pense que d’ici à l’année prochaine, on aura notre stade et on commencera à recevoir chez nous. Parce que dans notre politique sportive, c’est important. C’est un volet important pour la mobilisation de tout Cambérène derrière l’équipe. On sait que cette proximité va jouer. Parce qu’on va jouer à Guédiawaye aujourd’hui, vous voyez, nous avons amené nos quelques supporters et nous avons aussi des innovations qui permettent aux Camberénois de rester derrière l’équipe. On a une page YouTube et tous les matchs de Cambérène sont diffusés en direct, à l’extérieur comme à domicile. Donc, on pense bien qu’on aura notre stade pour continuer à réaliser cette union avec l’équipe.
Par Adama COLY et Ndèye Codou NDIAYE