La sortie inopinée de Sadio Mané lors de la rencontre comptant pour la troisième journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, face à la RD Congo, continue de faire des remous. En atteste la sortie du président Senghor sur les ondes de la Radio Sud Fm. Seulement, les Sénégalais devraient juste s’accommoder de telles pratiques reflétant les exigences et les réalités du haut niveau. La sélection nationale n’y échappera pas.
Dans le football moderne, ces phrases chocs, ses punch-lines sont légion et il faudra juste s’y habituer. On a en vus à un niveau insoupçonné sans que cela ne créé de remous. Le joueur souvent, frustré, a dû mal à gérer son flot d’adrénaline qu’il se fait expulser sur le terrain ou qu’il dérape. L’exemple de grand joueur qui s’est fait expulser en finale de Coupe du monde pour n’avoir pas pu contenir sa rage, son excès de colère. Pour le cas d’espèce : «Sadio Mané, leader incontesté de la sélection depuis des années, est obligé de suivre des tribunes ses coéquipiers disputer un match important, pour cause de blessure. Il regarde, impuissant, ses coéquipiers se mêler les pinceaux avant de se faire rejoindre au tableau d’affichage. Frustré de n’avoir pu les aider, il flétrit spontanément la manière avec laquelle la sélection a joué et remet en cause les choix tactiques du coach en zone mixte», explique cet ancien sélectionneur. Il est vrai que cela peut surprendre, d’où la polémique qui a suivi et qui a enflé depuis la sortie de président de l’instance.
Mais cela n’est pas sorti de la bouche de n’importe qui, mais du leader technique de l’équipe. Mais ses propos tenus dans un vestiaire auraient eu moins d’impact sur le public. Le mal, s’il y a mal, est déjà fait.
On se rappelle l’épisode avec le sélectionneur français Domenech en équipe de France en 2006, où c’est Zidane et certains cadres qui avaient fini par imposer au sélectionneur la manière de jouer, le dispositif tactique qui les agréait et dans lequel ils seraient plus épanouis. Les propos du leader technique et des cadres ont infléchi la manière de faire et aider la sélection à aller jusqu’en finale. Malheureusement, quatre ans plus tard, on a vu ce qui est advenu de cette sélection lors de la Coupe du monde en Afrique du Sud, en 2010.
Alors les propos de Sadio ne sont ni méchants, ni blessants, encore moins déstabilisants. Faudrait juste y voir le bon côté et essayer d’améliorer ce qui n’a été efficient. «Quand un cadre comme lui s’exprime de la sorte, sur l’aspect technique dévolu à un autre, alors que les Sénégalais n’y sont pas habitués, cela peut déboucher sur une grande incompréhension. La preuve, cela a pris de telles proportions que jusqu’à maintenant le sujet n’est pas clos. Le haut niveau a ses exigences et ses réalités, le Sénégal ne peut pas y échapper», ajuste notre interlocuteur.
Qui rappelle, en sa qualité de coach, que «souvent des discussions sont entamées, même en plein match, entre le sélectionneur et certains de ses cadres sur le déroulé de la rencontre. Quand le coach est tenaillé par des incertitudes, il lui arrive de s’en référer à ces leaders, notamment au capitaine. On aurait aimé qu’une telle discussion, sur les manquements tactiques, aient cours lors du quart perdu face à la Côte d’Ivoire, lors de la dernière CAN 2023, où l’équipe s’était recroquevillée derrière, alors qu’elle avait les moyens de faire autrement.
Il ne faut pas perdre de vue que le joueur est un professionnel aguerri, qui comptabilise plus de 10 années de très haut niveau, avec des coachs de grande envergure, sa parole compte.
Aliou Cissé, qui a été professionnel comme Sadio Mané, a pu intégrer tous les facteurs entrant en ligne de compte au moment de la prise de parole du joueur, autant sur le plan psychologique que de sa posture, pour couper court à toute polémique inutile et encombrante. Lui a préféré botter en touche, mais cela n’est visiblement pas le cas pour tout le monde.
Séga DIALLO