Il est déjà focus sur la 34ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations, prévue du 13 janvier au 11 février en Côte d’Ivoire. Le milieu offensif des Lions du Sénégal, Iliman Ndiaye, caresse le rêve d’être sacré dès sa première participation à cette compétition continentale.
Entretien.
Ça fait un peu plus de quatre mois que vous êtes à l’Olympique de Marseille. Comment Iliman Ndiaye a digéré son arrivée au club phocéen ?
Je pense que je l’ai bien digéré. Maintenant, j’essaye de progresser petit à petit et de bien prendre mes repères à Marseille. Donc voilà, on commence à performer sur le terrain pour aider l’équipe.
Ce moment de repos forcé n’est pas la plus belle période pour vous. Est-ce que ce n’est pas compliqué à gérer ?
Non, j’essaye de garder le sourire, parce que si j’y pense un peu, je peux ne pas être bien dans ma tête, mais j’essaye de garder le sourire, de bien m’entraîner afin d’aider l’équipe.
Par rapport à la CAN, êtes-vous déjà focus sur cette compétition ? Même étant en club, est-ce qu’il y a des moments où c’est plus présent à l’esprit surtout à l’approche de l’évènement ?
J’aurais menti si je dis que je n’y pense pas. Mais je suis quand même focus avec Marseille pour les gros matchs à venir. C’est important de lancer notre saison avec de belles performances. On a gagné quatre matchs d’affilée. Donc voilà, je suis plutôt focus ici (Ndlr : Marseille).
Que représente pour Iliman la Coupe d’Afrique, un évènement phare sur le continent ? C’est un rêve d’y participer ou c’est quoi l’idée concrètement ?
C’est un très grand rêve pour moi de participer à la CAN. Après toutes ces années où j’ai regardé (la CAN), j’aurais aimé y participer un jour. Pour moi, c’est un grand step (pas) dans ma carrière. Puisque la CAN vient en janvier, je pense que ça va m’aider pour la suite de ma saison avec Marseille.
Quel souvenir d’enfance à Dakar avez-vous de la CAN ?
Je ne peux pas tout vous dire dès maintenant, mais je pense que le plus beau souvenir c’est quand le Sénégal a remporté la CAN (en février 2022). C’est le plus beau souvenir de tout le peuple sénégalais.
Comment avez-vous vécu la finale ?
(Éclats de rire) Comme un supporter. J’ai regardé le match avec mes potes. Tout juste après, ils me voyaient faire des lives, danser et tout, parce que l’on avait gagné. J’étais très content. C’est comme si j’étais sur le terrain avec eux. Voilà, j’espère y participer.
Dès ce sacre, Iliman s’est-il dit il faut que j’y sois la prochaine fois ?
(Rire) C’est exactement ça ! C’est ce que je disais quand je discutais avec mes potes. Nous étions hyper contents.
Après ce sacre, est-ce que vous sentez que le Sénégal n’est plus le même pays dans la planète football ?
Je pense qu’on est plus le même pays et les gens nous regardent de manière différente. On nous voit comme les champions d’Afrique et même le pays le plus fort du continent. C’est comme ça qu’on nous regarde. On va jouer contre les autres pays. Ça va être des matchs difficiles parce qu’ils vont donner encore plus face au tenant du titre.
Ça fait plus de pression ?
Sûrement oui, ça fait plus de pression. Mais en équipe nationale, on joue sans pression. Les joueurs jouent comme ils savent jouer individuellement et en équipe, comme depuis des années.
Qu’est-ce que ça fait sur le terrain de porter le même maillot que Sadio Mané, Koulibaly et d’autres joueurs qui ont une grosse expérience et gagné plusieurs titres ?
D’abord je dirais que seul le travail paye. J’ai bossé dur pour en arriver-là. Les regarder à la télé jouer, gagner des titres avec leurs clubs, avec le pays, le Sénégal, c’est une immense fierté pour moi. Je le redis : seul le travail paye. Voilà maintenant je suis là et je compte y rester.
Il y a eu un premier step avec la Coupe du monde, où vous avez explosé pour les amateurs du football qui ne suivaient pas la Championship. On a vu Iliman Ndiaye avoir du temps de jeu pendant ce Mondial (Qatar 2022). Ça vous a permis de vous installer dans la sélection ?
Je pense que ça m’a aidé à m’installer. Maintenant, ça m’a mis plus en confiance quand je pars en sélection avec le Sénégal. Les autres joueurs me connaissent bien. Ils m’aident et moi aussi je les aide, y compris les joueurs les plus expérimentés. Donc la Coupe du monde m’a beaucoup aidé.
Quand on parle avec des joueurs internationaux, ils disent tous qu’il n’y a rien de plus fort que de représenter son pays. Vous confirmez ?
C’est vrai ça ! Il n’y rien de plus fort que ça. C’est un rêve depuis tout petit et le réaliser c’est quelque chose exceptionnelle. C’est beau !
Comment faire pour que le Sénégal gagne de nouveau cette Coupe d’Afrique?
Je pense que ce sont les mêmes principes. Chaque match qu’on va jouer, c’est une finale. On va la jouer pour la gagner. On a tous le même objectif de la CAN passée. On va essayer le faire le même boulot.
Mais c’est un sacré défi avec la Côte d’Ivoire ultra-favorite. On parle également du Maroc, de l’Algérie… Il y a aussi des talents partout. Koulibaly et Sadio Sané sont en Arabie saoudite. Est-ce que le Sénégal n’est pas moins performant si on voit ça ?
Non, pas du tout. Je pense que là où les joueurs évoluent, ça n’a rien à voir quand ils viennent en sélection. Quand je dis ça, c’est parce qu’on garde les mêmes objectifs et même les joueurs qui vont en Arabie saoudite sont performants comme ils l’étaient avant.
Un gros Sénégal / Cameroun. Comment appréhendez-vous ce choc ?
Déjà je ne pense pas que le choc, c’est seulement contre le Cameroun. Je pense que ce sont tous les matchs. On a joué le Cameroun il n’y a pas si longtemps. C’était un match difficile qu’on a réussi à gagner (1-0). Voilà, je pense que ça va être de gros matchs et on va les jouer pour les gagner.
C’est quoi la force du Sénégal ? Est-ce qu’il y a quelque chose qui se dégage dans cette équipe ?
En fait, on est une famille. On fait tout ensemble. Dès que de nouveaux joueurs arrivent, les joueurs expérimentés tiennent bien le groupe. C’est ça qui fait notre force, d’être une famille, faire tout ensemble sur le terrain et en dehors.
Vous avez aussi une famille à l’OM, puisque vous êtes trois joueurs sénégalais au sein du club avec Pape Guèye et Ismaïla Sarr. Comment ça se passe dans la Sénégal-connexion ?
(Rire) Ça se passe très bien. En dehors du terrain, on s’amuse, on fait beaucoup de choses ensemble. Je pense que vous aurez dû voir que dès fois on va manger ensemble. Des trucs comme ça. C’est une petite famille ici à l’OM. On s’entend bien.
Vous serez absent de votre club, on vous le souhaite le plus longtemps possible, puisque si vous allez au bout, vous raterez un mois et demi. La petite question qui peut fâcher : comment on gère ce genre de sentiment quand on est joueur ?
Je ne peux pas vous dire comment on gère ce genre de situation parce que je n’ai pas encore vécu ça. Mais sachant que ça va se passer, je sais que quand je vais être à la CAN, je vais être focus sur les matchs, mais j’aurai quand même l’OM dans un coin de la tête.
Avec le Sénégal, comment Aliou Cissé vous utilise devant ? Dans l’axe ou sur le côté comme à Marseille ?
C’est pareil là-bas en sélection. On m’utilise sur le côté ou dans l’axe. Ça défend des systèmes de jeu des formations et comment elles jouent. C’est vrai que j’ai toujours aimé jouer dans l’axe, mais je suis prêt à faire ce que le coach me demande en fonction de comment il veut m’utiliser.
Est-ce que cette petite parenthèse de la CAN avec le Sénégal va vous faire du bien ?
Je pense que ça va me faire du bien, parce qu’à chaque fois que je reviens de l’équipe nationale, je me sens plus encore un peu plus à l’aise quand je joue. Je pense que ça va me faire du bien.
Bruno BLANZAT, correspondance spéciale à Marseille