Stades.sn – Cette agitation autour du report de l’Assemblée générale ordinaire (AGO) de la Fédération sénégalaise de Football (FSF), les nombreux recours et délations autour des licences de joueurs remis à d’autres clubs pour les faire tomber, ne cacheraient-ils pas une guerre de positionnement qui débute en vue de la prochaine Assemblée générale élective (AGE) prévue l’an prochain.
Par personne interposée, des actes sont posés, des paroles sont dites et des situations sont créées pour orienter les débats, affaiblir certains potentiels candidats et donner plus d’épaisseur à d’autres. Mais celui sur qui tout le monde tire est le président sortant, Me Augustin Senghor, qui termine son quatrième mandat. Il est l’homme à abattre pour donner au football un nouveau souffle et de nouvelles orientations.
L’histoire nous interdit d’oublier les manœuvres souterraines constatées en 2009 lors de la première élection du président Senghor à la tête de la Fédération, et comment la candidature de El Hadj Malick Gakou a été torpillée par l’autorité, prétextant des affinités politiques avec l’opposition. Surtout, combien était débecquetée la manière avec laquelle ses hommes de main lui avaient tourné le dos pour grossir les rangs ennemis. Le football ne déroge pas du milieu des petits meurtres et des grandes trahisons, c’est un fait de société, comme l’est la politique.
De but en blanc, on ne citera pas de noms de candidats s’agitant en coulisses, car appartenant à l’actuelle gouvernance du football, même si certains sont à la lointaine périphérie. Contrairement à d’autres qui siègent au Comité exécutif (Comex) avec Senghor et qui ne lui apportent que de mineures contradictions en réunion. Bien embusqués, certains tirent les ficelles et profitent d’un quelconque malentendu pour le grossir, le mousser, par l’intermédiaire de clubs ou personnes physiques. On en veut pour exemple la tournure qu’a pris l’affaire des recours de la Commission éponyme logée à la FSF. Ceci n’est qu’un aperçu de la guerre sans merci qu’on peut mener à la FSF et à son président.
Seul Mady Touré, ancien candidat, qui a gardé sa liberté de ton et d’action, car ne baignant pas dans le milieu de décideurs, conserve sa latitude de le flétrir à souhait. Sa candidature peut paraître naturelle dans la mesure où son combat, pour la refonte des textes, est en passe d’être remporté. Il pourrait, dès lors, s’armer de beaucoup plus de certitudes dans ses nouvelles conquêtes. Seulement, son éloignement de la gouvernance du football peut constituer aussi un handicap, car le tissage des alliances et des soutiens s’y déroule, au gré des intérêts bien sûr.
Alors si Senghor ose un cinquième mandat, comme il l’a peut-être laissé entendre en des termes voilés sur les antennes de la chaîne publique, voilà un peu ce à quoi il devrait s’attendre. Alors, se réfugier derrière la vétusté des textes, qui font le lit de toutes sortes de contestations, pour se faufiler entre les gouttes d’eau, ne relèverait pas d’une sagesse devant aller dans le sens de l’apaisement qu’il appelle de ses vœux. Après 15 ans de présidence, avec le bilan que l’on connaît, penser encore être l’homme de la situation peut s’avérer destructeur pour le football.
Séga DIALLO