La fédération sénégalaise de Canoë-kayak et d’Aviron a bouclé l’étape de Saly (Mbour) pour les championnats nationaux de la petite catégorie rassemblant les cadets, juniors et benjamins. Une belle occasion pour le président de ladite fédération, Ady Fall qui souligne que la préparation des jeunes pour les Jeux olympiques de la Jeunesse est une priorité, notamment en vue des prochaines échéances nationales et internationales.
Entretien.
Président, la fédération vient de boucler l’étape de Saly pour les championnats nationaux de la petite catégorie. Quelle appréciation faîtes-vous de ces journées ?
Nous sommes à notre troisième compétition depuis plus de deux mois. La dernière était le festival dédié aux jeunes. Nous avons aussi un programme spécifiquement dédié aux jeunes. Comme vous le savez, nous travaillons en marge et dans la perspective des Jeux olympiques de la Jeunesse de 2026 à Dakar. C’est pourquoi la fédération nationale a donné quitus à la direction technique de travailler dans le sens de la préparation de ces évènements, notamment avec les jeunes. C’est pourquoi nous avons sélectionné les jeunes à l’instar des cadets, juniors, benjamins pour être plus dans les normes des Jeux olympiques. La préparation des jeunes pour les JOJ est une priorité. Nous avons donc commencé à travailler depuis le début du mois passé à Somone (Mbour). Ensuite, nous avons tenu le festival des jeunes à Ngor avant de terminer la 3ème édition des Championnats à Saly (Mbour) pour le Beach canoë et avons également lancé le Beach volley.
Êtes-vous satisfait de la participation des jeunes ?
Bien sûr, nous sommes satisfaits de leur participation. Pour ces journées, nous avons réuni plus deux cent participants. L’objectif était vraiment de faire la détection des jeunes avec la direction technique nationale et de pouvoir les initier et les imprégner dans les disciplines en vue des objectifs des JOJ de 2026. C’est pourquoi la compétition et le format sont spécifiquement dédiés aux plus jeunes, garçons comme filles d’ailleurs.
Vous avez intégré le Canoë beach cette année lors des championnats à Saly. Qu’est-ce qui explique ce choix ?
Le canoë Beach est très important. Pour la simple raison que le Sénégal va organiser les JOJ de 2026 à Dakar. Parmi les trois sites retenus pour cette compétition, il y a la zone de Saly (avec Dakar et Diamniadio). C’est là où vont passer toutes les compétitions nautiques sur le plan général. Donc, il est important de l’organiser sur la plage réellement pour jauger l’évolution des jeunes et la distance de plage de Saly. C’est pourquoi, nous avons beaucoup apprécié l’intégration des jeunes qui ont su vite s’adapter bien que c’était une première pour certains.
Allez-vous continuer sur cette même perspective en vue de la préparation ?
Nous allons continuer sur cette même perspective en orientant nos compétition dans les différentes régions qui sont la cible de la DTN. Prochainement vers mi-décembre, nous irons à Saint-Louis pour continuer les championnats nationaux. Cette journée sera également dédiée à 90% aux jeunes. Ce sera une compétition de 24 à 48h qui regroupera également les juniors, en garçon et fille. Elle va boucler notre saison 2023.
Peut-on donc considérer que la fédération mise entièrement la préparation des JOJ sur les championnats nationaux ?
Non pas seulement, c’est juste une partie de l’évolution du sport. On peut même dire que c’est la plus grosse perspective pour le Sénégal. Nous n’avons pas que ça. D’ailleurs nous préparons également les Jeux olympiques de Paris en 2024. Nous travaillons là-dessus pour décrocher des qualifications. Nous avons déjà déclenché le processus en envoyer nos athlètes dans nos différents centres à l’international. Vous avez vu la médaille de bronze décroché par notre athlète Edmond Sanka. Nous sommes sur la recherche des qualifications olympiques. Nous avions déjà envoyé nos athlètes à Paris pour une préparation avec 11 africains dont le Sénégal est revenu avec 16 à 17 médailles. C’était pour les catégories seniors. En plus, nous allons effectuer des stages à Dakar mais aussi en France, dans le nord du Pas-de-Calais où nous avons signé un accord de partenariat avec le plus grand club de la discipline de canoë pour la préparation des jeunes. C’est l’un des centres qui respectent les normes internationales. Il y a aussi nos athlètes qui sont déjà en France qui travaillent activement leur discipline, notamment le slalom avec Maurice et le sprint canoë avec les Edmond Sanka.
Mais lors des derniers championnats du monde à Duisbourg, les athlètes sénégalais ont raté de très près la qualification olympique. N’a-t-il pas ralenti leur processus de préparation ?
C’est vrai mais cela signifie qu’ils vont continuer à travailler. Continuer à progresser après les résultats obtenus aux championnats du monde. Les performances faites par Edmond et Maurice peuvent nous permettre d’espérer que dans moins un mois de bien participer aux prochains championnats d’Afrique (du 21 au 27 novembre 2023 à Abuja). Ces joutes seront très importants avec un double objectif : la qualification aux JO et acquérir des médailles pendant ces joutes continentales.
Donc vous espérez une participation honorable des athlètes à Abuja…
Bien sûr, il s’agira d’abord d’y aller avec une forte délégation avec l’équipe. Nous demandons en ce sens au ministère des Sports de nous épauler.
Justement, sentez-vous réellement l’apport ou le soutien du ministère de tutelle au canoë sénégalais ?
Lors des derniers championnats du monde, nous avons senti une tension financière. Beaucoup de fédérations ainsi que la nôtre avait des difficultés de déplacement. Mais n’empêche, il faudra les remercier parce qu’au retour, c’est elles (les autorités) qui ont aidé l’équipe à participer aux championnats ouest-africain. Maintenant, il y a d’autres joutes mondiales qui s’approchent. Il faudra y participer sinon la qualification olympique serait impossible. Dans le règlement intérieur de la Fédération internationale, on dit que tout candidat qui ne participe pas aux Championnats du monde ne serait pas éligible à la qualification olympique. Par-là, il faut remercier le comité olympique. Nous allons donc en parler au ministre et qu’il tienne compte de nos charges pour les prochains championnats d’Afrique d’Abuja. Le ministre (Lat Diop) est un sportif et de son discours il rassemble tous les sports. Mais nous sommes dans une période préolympique, il va falloir qu’il pense aux fédérations.
Par Moustapha GUEYE