Interpellé dans les coursives du stade Me Abdoulaye Wade, après la finale de la Coupe du Sénégal, samedi, le président de la Fédération sénégalaise de Football (FSF), Me Augustin Senghor, qui avait donné rendez-vous à la presse, a livré sa part de vérité dans ce méli-mélo qui agite la galaxie foot, sa galaxie. Du report de l’Assemblée générale ordinaire (AGO), un fait historique, en passant par la fouille des corps de contrôle de l’État, tout y est passé.
D’emblée, il tient à expliquer l’objet de ce report qui fera date dans la vie du mouvement associatif. «On a reporté l’AGO pour une raison qui méritait d’être discutée. À partir du moment où Mme le ministre nous a adressé la demande, nous avons analysé froidement, lucidement et dans la sérénité cette demande. Nous avons pensé faire ce qu’on devait faire en tant que Comité exécutif, c’est-à-dire montrer notre détermination et notre intention de procéder à un exercice statutaire consistant à aller vers la reddition des comptes, après chaque saison. Nous sommes prêts, alors si d’autres ne le sont pas, on n’y peut rien. Mais on a le temps de les attendre si le but est d’aller vers une AG apaisée. C’est ce à quoi nous sommes parvenus lors de la réunion en Comité d’urgence, pour partager avec les membres et harmoniser nos positions», explique Augustin Senghor, président de la Fédération sénégalaise de Football (FSF).
À l’en croire, «l’Etat, quel que soit le régime en place, a toujours eu une grande collaboration avec la Fédération. C’est ce qui nous a valu les résultats que l’on connaît».
Alors, pour privilégier un esprit constructif, la Fédération a décidé de respecter ses propres textes et statuts en reportant la tenue de l’AGO en tenant compte du délai de 60 jours pour la convocation et d’envoyer tous les rapports et documents afférents aux ayants-droits dans les temps impartis.
«À partir de la semaine prochaine, tous les rapports seront disponibles sur le site de la Fédération, les comptes certifiés par notre commissaire aux comptes», ajuste Me Senghor.
Qui ne voit aucun inconvénient à ce que les comptes de la Fédération fassent l’objet d’un contrôle des corps de l’État. «Je le dis, l’exercice de contrôle de gestion est un acte normal dans un État qui se respecte. Nous faisons partie intégrante de cet État, nous pensons travailler au service de cet État, nous n’avons aucun problème à ce qu’un contrôle soit effectué sur la gestion des compétitions africaines (CAN) 2021 et de la Coupe du monde 2022. C’est toujours bon de clarifier les choses et que la Cour des Comptes puisse demander des documents», dédramatise le patron du football.
Et d’affirmer du haut de sa posture présidentielle que l’instance dirigeante n’a jamais géré de fonds publics sous son magistère : «sous notre magistère, la Fédération n’a jamais géré de fonds publics. Nous exprimons nos besoins qui sont exécutés. Et c’est comme ça que cela s’est toujours passé, donc il n’y a pas d’inquiétude à se faire. Nous sommes sereins et disponibles pour la justification de nos activités».
Quant à l’argent de la FIFA qui échoit dans les caisses de la Fédération sénégalaise de Football, en termes de subventions et de primes de participation, il révèle que deux audits sont commandités par l’instance mondiale chaque année. «Nous sommes contrôlés deux fois l’année par la FIFA, c’est dire que nous sommes à l’aise. Après les propos politiques font partie du jeu, mais cela ne nous a jamais ébranlés. Quand on a bonne conscience, on peut avancer tranquillement».
Toujours est-il que de mémoire de suiveurs des Assemblées générales de la Fédération, jamais pareille tournure n’avait été constatée dans la bonne marche de l’instance dirigeante. Aux responsables actuels du football de savoir décrypter les signaux.
Séga DIALLO