À la peine en championnat, les deux centres de formation de Saly et de Déni sont dans le dur. Génération Foot et Diambars ne savent plus gagner. Leurs classements respectifs (11ème et 13ème) ne sont pas en adéquation avec la réalité d’un football local, dont ces académies ont contribué grandement à hisser le niveau. Aujourd’hui, le terrain, seul juge, relègue le club de Saly et englue Génération Foot dans les méandres du classement. Une situation qui n’émeut, outre mesure, le coach des Académiciens de la Petite Côte, joint par nos soins.
«On n’a aucune pression de résultat, je ne suis pas venu pour gagner des titres, mais pour former, développer et vendre», tranche-t-il d’emblée. Non sans reconnaître que ces résultats catastrophiques sont «gênants pour l’image de l’institution Diambars», avant d’égrener les causes de cette indigence au niveau comptable.
«Il est inadmissible, ridicule et scandaleux que Diambars ne puisse pas jouer à domicile, sur l’une des meilleures pelouses du pays. On s’entraîne toute la semaine sur de très bonnes pelouses pour disputer des rencontres sur des terrains à la qualité douteuse», éructe Bruno Rouard, le technicien français. En les empêchant de recevoir à domicile, «les instances privent, en même temps, à de jeunes Sénégalais la possibilité de jouer dans d’excellentes conditions de performance. Personne n’a le droit de leur interdire cela», peste-t-il.
Depuis le début de l’exercice, Diambars et Génération Foot ont disputé tous leurs matchs à l’extérieur. Une situation, à titre comparatif, qui a forcément des incidences sur les résultats des équipes. «À titre comparatif, la saison dernière, on culminait à domicile en championnat (10 victoires et 3 nuls). Vous comprendrez aisément ce qui nous manque cette année», renseigne le technicien.
Mais pour le Français, le modèle économique de Diambars constitue aussi un facteur explicatif. «Depuis deux ans, on a transféré 26 joueurs, plus que l’effectif d’une saison. Ce qui constitue une grosse réussite pour l’institution, dont la vocation est de former, développer et vendre. Ce qu’on réussit à faire normalement. Des piliers de l’effectif sont partis, on se retrouve aujourd’hui avec des minots (de 16 à 20 ans) qui souffrent face à de grands gabarits des équipes adverses. Il est évident que cette situation nous a imposé de recréer un nouveau groupe de performance, avec de nouvelles recrues. On assume cette situation et on fera tout pour sauver l’équipe de la relégation», assure-t-il.
Pour le technicien, «la ligne directrice est limpide dans la tête de tous, aucune pression de résultat ne nous incombe. On préfèrerait vendre 12 joueurs et passer à côté du titre. C’est un choix que l’on assume».
Pour Génération foot, les dires du coach Djibril Fall, apostrophé au sortir du nul face à Gorée, corroborent, au détail près, le diagnostic livré par son homologue de Diambars. Les mêmes causes sont en train de produire les mêmes effets au sein des deux académies, qui fournissent le plus de joueurs dans les sélections jeunes. Quand s’y ajoute une dose de décisions arbitrales controversées, dont se plaignent les Grenats, il y a de quoi perdre ses nerfs.
In fine, l’avis du médecin n’est pas aussi alarmant. Pour les deux patients Diambars et Génération Foot, une bonne dose de victoires, même au forceps, pour se remettre d’aplomb, en guise d’ordonnance.
Séga DIALLO