À la Coupe du monde 2022 au Qatar, Aliou Cissé s’est appuyé sur un noyau dur qui a joué peu ou prou les trois quarts des minutes disputées. Mais, depuis trois matchs, la profondeur de l’effectif offre de nouvelles perspectives, plus terrifiantes pour les futurs adversaires. Un atout non négligeable.
Aliou Cissé s’est appuyé sur son banc, lundi dernier, pour conserver son avance face au Cameroun (1-0). Le sélectionneur national a fait entrer Boulaye Dia (69’), Pathé Ciss (69’), Gana Guèye (78’), Iliman Ndiaye (78’) dans le temps règlementaire. Il a ensuite lancé Abdou Diallo (90’+5) au cours du temps additionnel.
Le staff technique a ainsi effectué cinq changements, avec deux fois deux remplacements en même temps. L’idée était de maintenir la cohésion d’équipe et d’offrir du temps de jeu à des entrants, pourtant titulaires un mois avant face à l’Algérie (1-0). Une profondeur du banc a fait que les premiers remplaçants ont fait irruption sur la pelouse de Bollaert-Delelis à 21 minutes du terme d’un match ô combien important dans l’esprit des joueurs.
Au sortir du succès de son équipe dans la fenêtre FIFA d’octobre, le technicien sénégalais se félicitait de la «réaction» de ses joueurs.
«On sortait d’une défaite, donc il était important pour nous de réagir», a dit Aliou Cissé, en conférence de presse d’après-match. Il était satisfait d’avoir relevé la tête, après la défaite face à l’Algérie (0-1).
La «capacité à réagir» de l’équipe nationale ne semble donc plus inquiéter, mais l’entraîneur sait qu’il a un banc pour la rendre encore plus spontanée. L’écueil, pour Aliou Cissé, sera de ne pas remettre en cause les équilibres. Il s’agit là, sans doute, de l’aspect le plus perfectible des Lions.
Même s’il existe malgré tout une tendance assez nette vers une amélioration que le match amical face aux Lions indomptables a illustrée.
Le recours à un nouveau système de jeu peut également expliquer que des automatismes soient encore à peaufiner. Mais vu la manière dont les joueurs intègrent les préceptes de leur entraîneur, celui-ci ne paraît pas très inquiet sur son nouveau projet de jeu.
Jackson et Sabaly offrent de nouvelles perspectives
Heureusement, Nicolas Jackson et Youssouf Sabaly, absents au dernier rassemblement, ne vont plus tarder à sortir de l’infirmerie. Cependant, la profondeur de l’effectif pourrait offrir de nouvelles perspectives, plus terrifiantes pour les futurs adversaires. Et, les prochains matchs des éliminatoires du Mondial 2026 contre le Togo et le Soudan du Sud serviront de répétitions générales.
En attendant, l’entraîneur sénégalais dispose de «solutions infinies», une nécessité si l’on veut conserver son titre de Champion d’Afrique.
À droite, même si les retours de Youssouf Sabaly et Formose Mendy sont imminents, le coach a déjà trouvé une solution viable avec Krepin Diatta comme piston.
À gauche, Fodé-Ballo Touré, Abdou Diallo et Moussa Niakhaté pourraient toujours dépanner, en cas d’indisponibilité d’Ismail Jakobs. Mais c’est en attaque que les rotations vont être le plus regardées. Le trio Mané-Boulaye-Sarr est beaucoup utilisé. En plus, le sélectionneur a déjà une réserve crédible et une offre polyvalente (Jackson, Habib, Iliman, Sima, Bamba, etc).
En défense centrale, Cheikhou Kouyaté et Abdou Diallo peuvent toujours offrir des solutions, mais faudrait-il reconsidérer le positionnement de Koulibaly et Niakhaté, si l’option à trois derrière se confirme. Abdoulaye Seck et Abdoulaye Niakhaté Ndiaye devront se tenir pour dit.
Une densité rare au milieu
Au milieu, Nampalys Mendy rayonne, aux antipodes de sa dernière saison à Leicester. Comme lui, Gana Guèye, Pape Matar Sarr, Pathé Ciss, Lamine Camara et Dion Lopy prétendent à une place de titulaire, au sein d’un secteur ultra concurrentiel, où le pays de la Téranga est déjà pourvu de talent.
C’est un véritable problème de riche auquel «El Tactico» fait face, lui qui bénéficie d’une profondeur d’effectif, qui ferait rêver l’immense majorité des sélectionneurs africains. Comme le soulignait le milieu sénégalais du RC Lens : «Avoir plein de bons joueurs, c’est une bénédiction pour l’équipe nationale du Sénégal».
Répondant à une question sur la concurrence, «Papy» Mendy disait que la grande force des Lions résidait dans le fait «d’avoir autant de talents à tous les postes».
Champion d’Afrique en titre, le Sénégal possède un des groupes les plus fournis du continent. D’ailleurs, la bande à Kalidou Koulibaly s’est qualifiée à la prochaine CAN après seulement quatre journées des éliminatoires. Preuve s’il en fallait du fossé qui séparait le Sénégal de ses adversaires du Groupe L en termes de profondeur d’effectif.
Bamba DIAGNE