Le Sénégal croise le Gabon en amical ce vendredi 22 mars, à Amiens, à 19h30. En conférence de presse d’avant-match, le sélectionneur national, Aliou Cissé, est revenu sur beaucoup de points importants.
Morceaux choisis
L’importance des deux matchs amicaux
«Ce sont deux matchs importants pour nous, dans la mesure où j’ai appelé 31 joueurs. L’objectif est de donner du temps de jeu à certains garçons qui n’avaient pas l’habitude de jouer avec nous, mais aussi d’intégrer les nouveaux venus dans le groupe et leur donner du temps de jeu. Peut-être que sur ces deux matchs-là, vous aurez une équipe du Sénégal différente de ce que le peuple sénégalais avait l’habitude de voir. Ces deux matchs nous permettront d’avoir un très bon noyau pour les matchs du mois de juin. On respecte le Gabon et le Bénin, surtout que ces deux matchs peuvent nous permettre de rebondir. On veut gagner les deux matchs, c’est important pour nous.
Mais le plus important, comme je l’ai dit, c’est de donner du temps de jeu à certains joueurs. Je veux élargir le groupe pour pouvoir continuer avec la même équipe du Sénégal pour les matchs officiels à venir. Toutefois, ce ne sera pas une révolution. Rien ne va changer, les systèmes vont rester les mêmes».
Progression de l’équipe
«On a un nouveau statut en Afrique, on sera attendu partout. On a le costume de favori maintenant, avec ces grands joueurs qu’on a. C’est normal qu’on soit maintenant attendu. Mais on travaille et on progresse depuis quelques années. Aujourd’hui, on ne nous parle plus de problème de bloc bas ou de bloc haut. On est capable d’évoluer sur beaucoup de systèmes, qui font à un moment donné de contourner les blocs, même s’ils sont bas. C’est le travail de toute une équipe. Mais rien ne sera maintenant facile pour nous, on est conscient de ça.
Demain (contre le Gabon) et mardi (contre le Bénin), on aura encore en face de nous deux équipes motivées, parce qu’elles vont affronter le Sénégal. On a fait 5 séances depuis lundi. L’ambiance de travail et du groupe sont bonnes, les garçons sont arrivés avec beaucoup de motivation et cette joie de venir retrouver la sélection.»
Absence arrière-droit de métier dans le groupe
«C’est vrai que ce côté droit devient une problématique, dans la mesure où Youssouf Sabaly a arrêté et que Krépin Diatta est suspendu. Mais on a aussi ce même problème à gauche, avec l’absence de Ballo (Fodé Ballo-Touré). C’est pourquoi on a amené un jeune comme Faye (Mikayil Ngor). Aujourd’hui, on a peu de joueurs sur les côtés. C’est donc l’occasion pour nous de changer de système, d’essayer de voir et de pallier ces absences-là. Mais ce n’est pas un gros problème. Comme je l’ai toujours répété, ce n’est pas un problème de poste mais de positionnement».
Présence de beaucoup de défenseurs centraux
«C’est un choix sportif, parce qu’on a deux matchs. Sur ces deux matchs, nous comptons jouer sur la polyvalence des joueurs qui ont la capacité de jouer dans l’axe et sur les côtés. Ce n’est pas un problème. Ce qui est important, c’est notre animation qui nous permet de bouger. On peut pallier le manque de latéraux en jouant autrement. Les joueurs sont tout à l’heure en regroupement, ce qui est une bonne chose».
Aventure de trop sur le banc ?
«Supporters, non ! Ce sont des spécialistes du football qui mettent ce débat-là. Les supporters quand je les entends, ils sont très satisfaits de leur entraîneur et demande que leur entraîneur continue son travail. Maintenant, moi, je suis un jeune entraîneur, je n’ai à peine que 10 ans de carrière, quoi (rires). Il faut arrêter ! Vous me traitez comme si j’avais 70 ans et que j’avais fait 40 ans dans le métier. J’ai fait 4 CAN et 2 Coupes du monde, mais mon objectif ce n’est pas ça. Mon objectif est au-delà de ça. Dix ans, ce n’est rien du tout dans ce métier. Je ne suis pas fatigué, j’espère faire ce métier jusqu’à 70 ans. Je me sens super bien. Aujourd’hui, on a un groupe compétitif, on est en train de le régénérer, de travailler. J’ai la confiance des décideurs. Que les gens ne s’inquiètent pas sur ma force mentale, ma tête y est toujours».
Préparation et ramadan
«Avant d’être des footballeurs, ce sont des êtres humains qui ont une religion. Moi, je n’impacte pas sur ça, mais cela ne change en rien mes méthodes d’entraînement. Hier, on a doublé le volume de travail (rires). Toutefois, on a aménagé les horaires de travail à cause du ramadan. On est un pays musulman, donc le football ne doit pas nous empêcher de suivre notre foi. Mais on les ménage quand même, on écoute les corps des joueurs».
Quel système : 4-3-3 ou 3-5-2 ?
«On n’a pas évolué en 3-5-2 à la CAN. Je le répète, on joue avec trois systèmes. On joue avec un 4-3-3 classique. On joue aussi en 4-3-3 hybride, comme on l’a fait à la dernière CAN. On avait préparé ce système depuis le mois de septembre (octobre) contre le Cameroun (1-0). On a enchaîné beaucoup de matchs dans ce système-là, ce qui nous a valu beaucoup de satisfaction. On avait marqué 9 buts sur 4 matchs à la CAN. On faisait partie des équipes qui avaient concédé le moins d’occasions dans cette compétition. On avait pris deux buts, dont l’un sur corner et l’autre sur pénalty. On n’a pas un problème de système. Les joueurs connaissent ce système-là et ils le maîtrisent très bien. On a aussi essayé le 3-5-2. J’ai des joueurs de très haut niveau, donc c’est l’envie de jouer ensemble et de partager des objectifs communs qui sont les plus importants, mais pas le système».
Abdoulaye DIÈYE, envoyé spécial à Amiens (France)