Au sortir du second match amical remporté (1-0) contre le Bénin, mardi à Amiens (France), le sélectionneur du Sénégal, Aliou Cissé, s’est réjoui de voir un groupe qui s’est renforcé qualitativement et quantitativement.
«Félicitations d’abord à toute l’équipe. Il était important, après cette CAN-là (Côte d’Ivoire 2023), de rebondir. C’est ce qu’on a fait, ça nous a permis d’ouvrir le groupe, de donner à l’ensemble du groupe qui était là, sauf les blessés. En première période, il est vrai qu’on a eu le contrôle du ballon, on a tourné un tout petit peu trop autour de leur bloc. C’est nous qui avions le ballon, mais ce sont eux (les Béninois) qui maîtrisaient le jeu. On a manqué un peu de verticalité, de profondeur, ce qui a fait qu’on jouait à l’intérieur et à l’extérieur de leur bloc. En seconde période, on a changé un peu plus pour pouvoir les percuter un peu plus à l’intérieur et sortir sur les côtés et centrer. Et on a vu tout à fait la différence.
Habib Diarra
Concernant Habib Diarra, comme je le disais tout à l’heure, on a réajusté un peu le positionnement. Vu qu’on était en possession de la balle et qu’on était haut, il était important d’avoir un joueur de percussion sur les côtés et Habib était capable de le faire, il a déjà joué à ce poste-là. Formose (Mendy), il fallait le recadre un peu plus dans le milieu, ce qui nous a donné un peu plus de largeur en réalité pour pouvoir étirer cette équipe béninoise.
Bilan du rassemblement de mars
Il est très, très intéressant. Ce n’est jamais facile d’avoir 31 joueurs. Déjà, cela est une chose très importante. L’état d’esprit est très bon, on a pu, en un moment donné, travailler à l’entraînement. Il est vrai qu’on n’a pas eu beaucoup de temps dans la préparation des matchs, on a fait deux équipes. Mais, comme vous le voyez, gagner c’est déjà très intéressant, important pour le mental et surtout par rapport aux objectifs qui nous attendent au mois de juin. Il y a des garçons très intéressants qui ont marqué des points aussi. Donc, cela rajoute encore beaucoup plus de concurrence dans notre équipe, cela rajoute plus de qualité et de quantité. Et je crois que c’est ce que nous voulons, cela nous permettra, par rapport aux blessures, aux suspensions, aux méformes, au manque de temps de jeu, de pouvoir puiser dans ce réservoir-là, en réalité, pour laisser notre équipe toujours compétitive.
Turn-over massif
C’est ce qu’on voulait ! Peut-être que beaucoup de gens se demandaient si on pouvait donner du temps de jeu à tout le monde. C’est ce qu’on a fait. C’est très important de voir d’autres joueurs. Contre le Gabon, ça s’est bien passé. Il y a eu des nouveaux qui ont marqué des points. Ça me tenait à cœur de changer sur ce deuxième match. Malgré la quantité, on a pu se débrouiller pour donner du temps de jeu. On a eu des repères, ça nous permet de connaître certains garçons qu’on ne connaissait pas, de voir comment ils vivent sur le terrain, dans ce groupe-là, comment ils sont capables de s’intégrer dans ce groupe, comment les gens qui sont-là vont les accepter. Au-delà des deux victoires, c’est surtout l’ambiance qu’il y avait. Après la défaite à la CAN 2023, les garçons sont revenus très motivés. On l’a vu sur les deux matchs et c’est de bon augure pour la suite.
Manque de verticalité
Face à ces blocs, ça ne suffira pas de tourner autour. Ce qui a fait qu’on a fait évoluer Habib Diarra un peu plus à l’extérieur, parce que Formose était en position, il n’apportait pas grand-chose sur le plan offensif. En mettant Habib là-bas, on a trouvé plus de verticalité.
L’importance d’Ismaïla Sarr
Ismaïla Sarr est très important. Il est capable d’être sur les côtés, de gagner les un-contre-un et d’apporter le surnombre.
Il faut compter aussi sur l’adversaire qui a fait un très bon match, qui a su nous contenir en première période. Quand vous jouez contre une équipe où il n’y a pas beaucoup d’espace, ni de profondeur, qui vous regarde venir, décrocher, qui vous suit, il faut être patient. Ça a été un match difficile, mais c’est l’équipe béninoise qui nous le rend un peu plus compliqué. En choisissant le Bénin, on a eu ce qu’on voulait, on savait que c’était une capable de nous créer des problèmes, capable d’apporter de la densité dans les duels, on l’a vu. C’est de bon augure pour les matchs de juin.
Sa longévité
Les gens parlent de longévité sur le plan africain, mais je ne suis pas le seul coach à rester sur un banc pendant plus de cinq ou dix ans. Vous savez, les sélections ont changé. On ne peut pas entraîner une équipe et faire des résultats au bout de deux ans. Ces résultats, nous les faisons parce que nous connaissons un peu plus notre groupe. Je ne me suis jamais préoccupé du nombre de matchs que je joue avec le Sénégal, mais de surtout bien les préparer, les gagner. C’est une fierté, un honneur, c’est la confiance de la Fédération (sénégalaise de Football), des joueurs, mais c’est aussi le travail de toute une équipe, avec mes adjoints, Kara (Thioune), l’intendance, le corps médical, l’équipe de nuit, la BIP (Brigade d’Intervention polyvalente). C’est tout ce travail-là, il y a des gens autour de nous. Donc, je suis très fier de réaliser ces performances-là, cette longévité-là. Nous sommes très heureux, surtout de la confiance des décideurs.
Abdoulaye DIÈYE, envoyé spécial à Amiens (France)