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Al Ahly : Avec le plus gros budget 39 milliards FCFA

Al Ahly

Comment le géant égyptien accroît son hégémonie en Afrique

(stades.sn) Vainqueur samedi dernier de son 12ème trophée en Ligue africaine des Champions face à l’Espérance de Tunis, le club égyptien d’Al Ahly assoit davantage sa domination sur le continent. Les Cairotes ont trusté tous les trophées possibles mis en jeu par la Confédération africaine de Football (CAF). Comment s’organisent-ils pour être toujours aussi performants ?

Le personnage mythique, Mahmoud Al-Khatib dit Bibo, trônant à la tête de ce légendaire club, traduit manifestement une volonté de continuité dans la conquête des titres. L’un des tout meilleurs joueurs de l’histoire du football égyptien, l’un des plus respectés et les plus adulés, préside aux destinées du grand club cairote. Un passage de témoin ne saurait être plus linéaire et inspirant. On le voit, avec une joie non feinte, partager le plaisir des joueurs lors de la victoire en finale, devant l’Espérance. Le douzième sacre. Excusez du peu !

Pour être toujours performant, le club s’appuie d’abord sur des infrastructures de qualité, avec comme principal levier la formation. En effet, la quasi-totalité des joueurs de l’équipe première sont issus du centre. C’est à ce niveau qu’ils s’abreuvent à la source des rudiments du jeu et de l’ADN de la gagne. Seulement, le passage en équipe première n’est pas synonyme de place assurée, car la direction n’a jamais hésité à chercher sur le marché des transferts, avec intelligence, les postes à pourvoir, parce qu’insuffisamment comblé par certains locaux. Idem, au niveau du staff technique. Quand l’entraîneur en chef ne produit pas les résultats escomptés, on en recherche un meilleur.

Pitso Motsimane, la bonne pioche venant du sud

Le Sud-Africain est arrivé comme une rock star en 2020. L’un des coachs les plus renommés du continent débarquait sur les bords du Nil. Jamais dans la longue histoire de ce club légendaire, un Africain du Sud du Sahara n’a été appelé à en prendre les commandes. Son passé récent plaidait grandement en sa faveur. «Il a gagné le respect en Égypte pour ses résultats contre les grandes équipes égyptiennes. Il était à la tête des Bafana Bafana quand ils ont éliminé les Pharaons durant les qualifications de la CAN 2012. Il a aussi amené les Sundows à battre le Zamalek en finale de Ligue des champions. Et quand il a affronté Al Ahly en quarts de finale en 2019, Sundowns a écrasé Ahly 5-0. Infligeant la plus lourde défaite dans toute l’histoire des Diables rouges en Afrique», expliquait un reporter. Sans parler de tous les trophées remportés avec les clubs sud-africains.

Il signe un contrat de deux ans et remporte deux Ligues des champions de suite avec Ahly (2020, 2021). Sur le plan local, il rafle tout sur son passage, doublé coupe-championnat en 2020 et termine troisième de la Coupe du monde des clubs.

Avec un budget estimé à 60 millions d’euros (environ 39 milliards FCFA), le plus élevé du continent, le club a pu convaincre le technicien d’émarger à hauteur de 120 000 dollars (plus de 60 millions de FCFA). Ce mariage de raison a été bénéfique pour les deux entités jusqu’à son terme en juin 2022.

Meilleur palmarès mondial

Le club du Caire dispose du palmarès mondial le plus étoffé, avec 151 titres remportés. Les Red Devils ont notamment gagné 43 fois le championnat d’Égypte et 12 fois la Ligue des champions africaine, dont la dernière édition. Al-Ahly SC revendique près de 70 millions de supporteurs dans le monde, dont plus de 50 millions en Égypte.

Le club a ainsi pu attirer, après le départ du Sud-Africain, l’entraîneur suisse Marcel Koller, qui émarge à 140 000 euros par mois (vainqueur des deux dernières éditions). La surface financière de l’équipe cairote lui permet également de recruter des très bons joueurs, tels que le défenseur tunisien Ali Maaloul ou les attaquants sud-africain Percy Tau et le Français Anthony Modeste. Et de les rémunérer respectivement à hauteur de 95 000 euros par mois, pour les deux premiers, et 115 000 euros pour le troisième. Des salaires complétés par des primes attractives qui n’incitent guère les joueurs égyptiens, dont beaucoup sont internationaux, à s’exiler.

Raison pour laquelle on ne trouve pas beaucoup d’Égyptiens dans les grands championnats européens. Ils ont un bon traitement salarial chez eux et pratiquent dans de meilleures conditions leur religion.

Séga DIALLO

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