Pour faire taire les critiques naissantes, le néo-attaquant du Paris SG Ousmane Dembélé a l’occasion idéale, ce mardi en Ligue des champions contre Dortmund, son ancien club, d’ajouter à son arsenal de dribbles chaloupés une dose de buts clés.
Dembélé n’est pas un buteur né, on a pu le vérifier contre Nice vendredi, au Parc des Princes, où le PSG a perdu son premier match de la saison (3-2). L’issue aurait pu être différente si l’ancien ailier de Barcelone avait transformé deux grosses occasions.
Sur la plus franche, lancé en profondeur, l’attaquant s’est retrouvé seul face au gardien niçois Marcin Bulka. Et là patatras, un pied droit trop ouvert, un ballon qui s’envole, le cadre et la réussite qui s’échappent. Quelques minutes après, décalé par Gonçalo Ramos dans la surface, Dembélé croise trop sa frappe. Encore raté.
Entré en jeu face à Toulouse puis titulaire contre Lens, Lyon et Nice, Dembélé n’a pas encore marqué et n’a pas fait de passe décisive, non comptabilisé car repoussé par le gardien, c’est toutefois un de ses centres qui a conduit au but d’Achraf Hakimi contre Lyon (4-1).
Depuis son passage à Dortmund en 2016-2017, les doutes sur son efficacité lui collent à la peau. Au moins autant que le ballon à ses pieds lorsqu’il part en dribbles endiablés.
«Améliorer mon efficacité»
Après son éclosion à Rennes, le natif de Vernon, en Normandie, réussit son arrivée dans la Ruhr. Mais, il le dit déjà, en 2017: «je veux améliorer mon efficacité devant le but, dans les derniers gestes, et ne plus perdre bêtement le ballon».
La maturité d’un gamin de 19 ans. Dembélé en a désormais 26, est champion du monde 2018 avec les Bleus, triple champion d’Espagne avec le Barça, et vient de signer au PSG pour un nouveau défi : être champion d’Europe. Reste à contredire certaines statistiques.
L’international français n’a marqué que quatre buts en 39 sélections. À Barcelone, il n’en a mis que 40 en 185 matchs toutes compétitions confondues, auxquels il faut ajouter 43 passes décisives.
Gaucher ou droitier, Ousmane Dembélé est certes, balle au pied, un danger permanent pour les défenses adverses. Ses dribbles destructeurs peuvent créer des différences précieuses et des migraines pour les latéraux d’en face. Mais, arrivé aux abords de la surface, sa précision est loin d’être chirurgicale.
En parlant chirurgie, l’autre point noir de sa carrière est l’accumulation de blessures : en Catalogne, une quinzaine d’absences ont été répertoriées. La dernière entre février et avril 2023, blessé à l’ischio.
Suivre Mbappé
Neymar et Messi partis, Paris aura besoin de Dembélé, et des autres recrues estivales, Kolo Muani, Ramos, Asensio, pour être champion et aller le plus loin possible en Ligue des champions.
Car si le PSG a un des meilleurs joueurs du monde dans ses rangs avec Mbappé, déjà sept buts au compteur, la star bondynoise ne peut pas tout.
Pour l’instant, outre Mbappé, seul Hakimi et Asensio ont marqué. Le premier est défenseur, ce n’est pas son rôle premier. Le second est blessé au moins jusqu’à la fin du mois. Aux autres de s’y mettre, en commençant par Dembélé. Contre Dortmund dès ce mardi ?
Olivier LEVRAULT