D’après ce qu’on a vu mardi à Diamniadio contre l’Algérie (0-1), il y a vraiment lieu de s’inquiéter, à quelques mois de la CAN en Côte d’Ivoire. Surtout les cadres venus d’Arabie saoudite, à l’image de Mendy, Sadio et Koulibaly qui ont été méconnaissables.
Mendy, la grande régression
Il faisait son retour en équipe nationale après plusieurs mois d’absence à cause des blessures. Sa dernière apparition en sélection remontait en 8ème de finale de la Coupe du monde contre l’Angleterre (0-3) en décembre 2022.
Titulaire face à l’Algérie, Édouard Mendy a montré des signes de faiblesse à chaque fois qu’il était en possession du ballon. Avec ses pieds, on sentait de la peur. À 31 ans, le gardien d’Al-Ahli (Arabie saoudite) est en plein doute. Certains réclament même une vraie concurrence dans ce poste. Des observateurs et fans veulent revoir un certain Mory Diaw qui est devenu indispensable à Clermont.
Koulibaly, un roc diminué
On a rarement vu Kalidou Koulibaly à ce niveau. Transféré de Chelsea à Al-Hilal (Arabie saoudite) cet été, le capitaine des Lions avait bien démarré en Saudi pro League en enchaînant les titularisations avant de rejoindre l’infirmerie.
Arrivé en sélection un peu diminué, il a eu des difficultés à maitriser l’attaque algérienne, emmenée par Riyad Mahrez ou encore Baghdad Bounedjah. Il a trois mois pour se refaire avant de rejoindre la Côte d’Ivoire l’hiver prochain.
Mané, un nouveau comportement qui fait débat
Mardi dernier, on n’a pas revu le Sadio Mané qui avait malmené le grand Brésil avec un doublé à Lisbonne en juin dernier. Auteur d’un bon début dans le championnat d’Arabie saoudite avec Al-Nassr (5 buts en 5 matchs), on pensait qu’il allait survoler la rencontre face aux Fennecs. Mais il a brillé par son manque d’implication dans le jeu, et surtout son agacement sur et en dehors du terrain.
Après la rencontre, Mané était très énervé. L’ancien du Bayern, dont le visage était fermé, a d’ailleurs repoussé le micro tendu par un journaliste algérien à la sortie du terrain. Il s’est ensuite calmé par la suite puisqu’il s’est arrêté en zone mixte pour répondre aux questions des journalistes.
AUTRES ENSEIGNEMENTS
Diallo, un central perdu dans les couloirs
Sa titularisation sur le côté gauche de la défense sénégalaise a surpris tout le monde. Même s’il a été formé en tant que latéral, son poste de prédilection se situe dans l’axe où il est concurrencé par Moussa Niakhaté, un des meilleurs Lions sur la pelouse d’Abdoulaye Wade, mardi dernier.
À gauche, Abdou Diallo n’a pas fait mieux qu’Ismail Jakobs et Abdallah Ndour, deux latéraux de métier qui ont démarré sur le banc. Sur son côté, il manquait vraiment de rythme. Insuffisant pour contenir les assauts algériens. Ayant migré dans un championnat (Qatar) moins relevé, Diallo risque de ne plus retrouver son meilleur niveau.
Jackson, quelle inefficacité !
Il faut reconnaître sa progression fulgurante en l’espace d’un an. Révélé à Villarreal, Nicolas Jackson a pris une autre dimension en signant à Chelsea. Titulaire indiscutable chez les Blues depuis le début de la saison, l’ancien du Casa Sports a logiquement débuté en pointe face à l’Algérie. Mais il n’a pas réussi à faire oublier Boulaye Dia qui a été contraint de quitter le rassemblement à cause d’une blessure au genou.
Lors de la rencontre, Jackson a plusieurs fois eu l’occasion de faire trembler les filets, mais il a souvent buté sur le portier algérien Mandreas Louis.
Entré en cours de jeu, Habib Diallo, l’autre Lion qui évolue en Arabie saoudite, n’a pas eu l’occasion de briller.
Au milieu de terrain, il y a des choses à revoir. L’entrée remarquable du jeune Lamine Camara semble remettre en cause les statuts «d’intouchables» d’Idrissa Gana Guèye, Pathé Ciss ou encore Pape Matar Sarr.
Aliou FAYE