Le Grand Maître international (GMI) Ndiaga Samb évoque ses préparatifs pour le Championnat du monde de jeu de dames qui se tiendra du 28 septembre au 14 octobre 2023 en Curaçao, aux Pays Bas, avant de se prononcer sur la situation du jeu de dames sénégalais.
Entretien
Où en êtes-vous avec la préparation du Mondial de jeu de dames ?
La préparation pour la compétition s’est déroulée de manière très positive. J’ai passé environ un mois aux Pays-Bas, où j’ai eu à participer à plusieurs tournois qui m’ont permis de me forger. D’ailleurs, je profite de l’occasion pour exprimer ma profonde gratitude envers le ministère des Sports, la fédération, ainsi que le maire de Rufisque Omar Cissé pour leur précieux soutien tout au long de ma préparation, et pour avoir facilité ma participation à ces compétitions.
À quelques jours de la compétition, quel est actuellement votre état d’esprit ?
Je suis dans un état d’esprit positif, même si je ne suis pas considéré comme favori. Être un outsider me convient parfaitement. Cette position me conforte car elle me donne l’opportunité de surprendre. Le Championnat du monde est une compétition très ouverte. Je suis sûr que c’est possible de monter sur le podium. Il me semble qu’il y a sept Néerlandais qui se sont qualifiés sur les vingt participants, ce qui est avantageux pour eux. En plus, il faut noter qu’ils ont un grand staff. Toutefois, malgré tout cela, je suis très confiant.
Préparez-vous la compétition dans des conditions optimales ?
Malheureusement, malgré les efforts du ministère des Sports et de la fédération, les conditions optimales pour assurer pleinement ma participation ne sont pas réunies. À l’heure actuelle, je devrais être écarté de ma famille, de mon entourage pour être isolé quelque part et pouvoir me concentrer. Tout cela, je ne l’ai pas. D’ailleurs, à l’heure où je vous parle, même la question du visa pour le Pays-Bas n’est pas encore réglée. Il est important de souligner qu’il y a des questions d’urgence à régler concernant mon voyage, notamment les dispositions pratiques et l’obtention du visa.
Pouvez-vous revenir sur vos précédentes participations au Mondial de jeu de dames ?
J’ai eu à participer à cette compétition une dizaine de fois, et mon meilleur classement a été une 5ème place à Amsterdam en 2000. Mon objectif cette année est de monter sur le podium, et je suis convaincu que c’est possible. Encore une fois, la compétition est très ouverte, et n’importe qui pourrait gagner. D’ailleurs, il est également important de souligner que cette fois-ci, l’Afrique sera bien représentée, une chance pour nous, avec la participation de cinq champions qui se sont qualifiés grâce au championnat africain excepté le Camerounais Jean Marc Ndjofang, qui a obtenu la qualification compte tenu de ces résultats à la compétition de Word Cup. Les autres représentants de l’Afrique sont le Congolais Etêté, les Ivoiriens Joël Atsé, Joachim Adonis et bien évidemment moi.
Sur le plan national, vous êtes au courant des tensions marquées par la récente controverse entre Abdou Lahat Guèye et Adama Guèye. En tant que joueur, comment percevez-vous ce désaccord ?
C’est une situation regrettable. Si Adama Guèye, Abdou Guèye et Tamsir Barry œuvrent vraiment pour le développement du jeu de dames sénégalais, ils devraient se réunir. On leur a demandé plusieurs fois de travailler ensemble. Malheureusement, chacun tire de son côté et c’est un désavantage au jeu de dames. Ils doivent tous se ressaisir car les tiraillements n’arrangent ni le jeu de dames, ni les joueurs, ni les dirigeants et le ministère des Sports. Personnellement, je ne suis d’aucun camp. Je suis un joueur professionnel. Si quelqu’un organise un tournoi et m’invite, je viendrai jouer. Mais encore une fois, je leur demande de s’asseoir autour d’une table et se concerter pour l’avancement et le développement du jeu de dames sénégalais. Il est temps qu’ils fassent cela. En tant que joueur professionnel, cette situation me fait mal et ce sont tous deux mes grands frères.
Par Adja Gaita NDOUR