Présent hier en conférence de presse d’avant-match Sénégal / Algérie, Idrissa Gana Guèye a évoqué cette rencontre de prestige que lui et ses coéquipiers ont envie de gagner. Il a également évoqué son avenir en équipe nationale, lui qui a dépassé la barre des 100 sélections.
Entretien
Idrissa, vous aviez perdu contre l’Algérie en finale de la CAN-2019 (1-0), peut-on dire que le match de ce mardi sera une revanche pour vous ?
2019, ça fait longtemps maintenant. On a beaucoup appris de la défaite en finale. Cela nous a permis de bien travailler et préparer la CAN suivante qu’on a gagnée au Cameroun. C’est un autre match qu’on va jouer contre l’Algérie, et ça fait plaisir pour le peuple sénégalais de recevoir ce genre de match chez nous. L’Algérie est une grande équipe du continent africain.
Justement, qu’est-ce que vous avez appris de la défaite en finale de la CAN 2019 contre l’Algérie ?
On a beaucoup appris. La défaite nous a servi quelques choses. Maintenant, on a gagné en expérience. C’est quelque chose de fondamentale. Pour notre génération, contre l’Algérie c’était notre première finale de CAN. Pour le match de demain, je ne vais pas dévoiler ce qu’on a préparé contre l’Algérie. On a envie de gagner le match et faire plaisir à notre public.
Ça vous ferez quoi de retrouver une place de titulaire demain (aujourd’hui) ?
Aujourd’hui, le plus important ce n’est pas ma personne. C’est l’équipe. Peu importe où le coach me fera faire jouer : devant la défense, relayeur, à droite… Je ne suis plus dans cette optique de prouver quelque chose en sélection, je suis là pour aider l’équipe à avancer, à gagner des titres. On est là pour l’équipe nationale du Sénégal.
Après avoir atteint et franchi la barre des 100 sélections, peut-on dire que la CAN à venir sera votre dernière grande compétition avec le Sénégal ?
Vous voulez que j’arrête (rires) ? Franchement, je ne sais pas. Seul Dieu sait. On est là pour représenter notre pays. On est des compétiteurs. On est content de venir à chaque fois en équipe nationale. C’est vrai que la question peut se poser. Personnellement, je serai toujours là tant que mon corps me dit de continuer et que le coach ou le peuple auront besoin de moi. On verra ce qui va se passer. L’avenir le dira.
Quelle appréciation faites-vous des jeunes talents qui intègrent la Tanière ?
C’est vrai qu’il y a beaucoup de jeunes qui rejoignent la sélection. C’est très bien pour l’équipe. Mais comme le dit souvent le coach : «le plus dur, ce n’est pas de venir pour la première fois, mais d’y rester». Quand on vient en équipe nationale, ce n’est pas pour les vacances, mais pour apporter son savoir-faire et quelque chose de spécial à l’équipe. On en a besoin. S’ils sont là, c’est parce qu’ils ont beaucoup de qualité. On est là pour leur faciliter l’intégration, surtout leur montrer le chemin.
Et Lamine Camara qui a déclaré ouvertement que vous êtes son idole…
Concernant Lamine Camara, c’est un jeune que je suis beaucoup, un garçon que j’aime beaucoup. On est là pour l’aider. Le numéro 5 ? Pourquoi pas un jour. Mais il faudra qu’il prouve (rires).
L’année dernière en France, vous aviez été au cœur d’une polémique : une affaire de refus de porter un maillot LGBT pour être plus clair. Alors, quels conseils donneriez-vous à des jeunes qui se retrouveraient dans ces genres de situations.
Je ne m’attendais pas à ces genres de question, mais ce sont des choses qui arrivent. C’est une affaire qui est derrière moi. Je continue d’avancer. Maintenant, si j’avais un conseil à donner à des jeunes qui se retrouveraient dans la même situation, c’est de croire en eux et surtout d’avoir beaucoup de courage parce que ce n’est pas facile.
Par Aliou FAYE, Adama KONÉ & Demba NDAO, envoyés spéciaux à Diamniadio