En direction de l’assemblée générale élective de l’AS Pikine, prévue le samedi 16 septembre à l’Arène nationale, l’ancien président du club, Boubacar Yattassaye, monte au créneau et tire sur tout ce qui bouge.
Début de l’AS Pikine et le football professionnel
«En 2009, il y avait une Assemblée générale de la FIFA au niveau de la Foire. Il était question que la Fédération sénégalaise de Football (FSF) mette en place une Ligue professionnelle. Pour qu’un club soit éligible pour cette Ligue professionnelle, il fallait créer sur société SARL. C’est pourquoi nous avions créé la société dénommée AS Pikine Foot Pro pour respecter le cahier des charges. Nous avions déposé à la FSF le document fait par un magistrat. L’AS Pikine avait le meilleur dossier».
Compromis sur la cogestion
«La FSF avait accepté que le club joue en Ligue professionnelle avec la société AS Pikine Foot Pro. Quand il y avait des tiraillements, c’est sur la base d’une convention que Modou Fall avait été désigné président de l’association et moi-même Boubacar Yatassaye gérant de la société comme actionnaire majoritaire avec 51%. Chaque camp devait amener une équipe. Au vu de la situation, le terrain n’était pas propice, parce des gens malintentionnés créaient des problèmes. J’ai pris du recul jusqu’à présent. Maintenant, il faut faire comprendre aux Pikinois que l’AS Pikine est un club professionnel. Ce n’est pas une équipe associative. AS Pikine association n’avait de récépissé».
la FSF et de la LSFP pointés du doigt
«La Ligue sénégalaise de Football professionnel (LSF) et la Fédération sénégalaise de Football (FSF) ont accepté que l’équipe joue. À ma grande surprise, ils (les dirigeants de l’autre camp) ont créé une autre société. Mais, une société ne peut pas remplacer une société. Donc, l’AS Pikine ne roule que sur du faux ! La complicité est du côté de la LSFP ou de la FSF. Elles ont accepté cela. Aussi, il y a des AG au niveau de l’AS Pikine. Mais, on n’entend jamais une AG de l’US Gorée qui est l’équipe du président de la FSF (Me Augustin Senghor). Une AG, c’est pour une équipe associative. Mais, pour un football professionnel, c’est la société qui gère à travers le Conseil d’administration. Depuis lors, l’AS Pikine roule sur du faux».
Transfert des joueurs
«Des transferts de joueurs ont été faits. Ils (les dirigeants) ont remplacé la société pour le faire. Donc, je ne laisserai pas passer. Je vais agir et ils vont me donner des explications. Pas mal de gosses sont partis et ils signent le Transfer Matching System (TMS) détenu par Famara Soly (le Secrétaire général). On ne sait pas où est passé l’argent. Actuellement, l’AS Pikine est faite de tremplin pour certains. Ils viennent faire de la politique, avant de s’en aller. Maintenant, c’est terminé ! Il faut qu’on la réorganise, mettre la société en place. L’AG qu’ils ont programmée ne tient pas la route».
La gestion du président sortant
«J’ai entendu que Mamadou Guèye (alias Modou) va partir, qu’il a décidé de ne pas postuler pour un autre mandat. On va poursuivre la situation. Il est comptable de la gestion. Dans sa gestion, il y a des rentrées d’argent sur le transfert de joueurs. On ne peut pas être président de l’association et gérer une société quelconque. Donc, c’est du faux et usage de faux. On va mettre le problème sur la table. Il faut que la vérité surgisse. Il faut trouer l’abcès une bonne fois pour toute, pour dire que la LSFP et la FSF ont laissé trop faire. Comment peut-on laisser des gens organiser des AG pour élire d’autres gens alors qu’une équipe professionnelle s’est présentée en 2009 en remplissant le cahier des charges ? Toute personne qui a dirigé cette équipe entretemps rendra compte. Je ne suis pas pressé pour régler tout cela. Le temps nous édifiera».
Problème de récépissé de l’AS Pikine
«L’AS Pikine association n’a qu’à présenter son récépissé, si elle en a. Autant que je sache, de 2009 à 2011, il n’y avait pas de récépissé. Ils n’ont qu’à le présenter et donner la date. Même pour les subventions, c’est le récépissé des Niayes qu’on emploie au niveau de la mairie. Les gens peuvent le vérifier. Il y a des gens qui sont en train de nous arnaquer. C’est une équipe de tous les Pikinois. Je me suis investi pour le département. Néanmoins, je ne vais pas laisser des gens d’un seul quartier gérer l’équipe. Et les autres ? Des gens qui ne consultent personne et qui sont là depuis mathusalem».
L’implication de tous les Pikinois
«On va mettre l’équipe sur la table, présenter la société, ouvrir les actions pour permettre aux Pikinois de participer au développement du club. À Pikine, il y a des gens talentueux qui ont de l’expérience, des gens travailleurs qui peuvent gérer cette équipe. C’est une équipe qu’on doit gérer avec rigueur et intelligence. Pour cela, il faut fédérer toutes les bonnes volontés. Il faut des gens crédibles. Je veux faire savoir aux Pikinois que l’AS Pikine association est différente de l’AS Pikine Foot Pro. Le football professionnel, c’est l’équipe A. Donc, un Conseil d’administration doit être fait et l’association doit faire son AG sans tambour, ni trompette. On ne peut pas être président d’une association et diriger une société. C’est illogique».
La FSF et à la LSFP interpelées
«J’interpelle la FSF et la LSFP. Elles (les deux entités) n’ont qu’à se ressaisir et rétablir la vérité. Le problème de l’AS Pikine est similaire au contentieux qui existait au CNEPS Excellence de Thiès. C’est la même chose. L’actionnaire majoritaire dirige l’équipe professionnelle. Cela a été tranché par la Chambre des litiges récemment et tous les gens étaient au courant de ce dossier. Si nous voulons que notre football professionnel se développe, j’interpelle les dirigeants et tout le monde, il faut qu’on se dise la vérité. Il faut que la LSFP fasse respecter le cahier des charges. Il faut qu’elle (la LSFP) revoie ses textes. Elle ne peut pas être là pour regarder ses intérêts au détriment des autres. Un Sénégalais a investi son argent, sa sueur, son temps, pour placer cette équipe-là (AS Pikine) que tout le monde a reconnu. Pour leurs propres intérêts, la FSF et la LSFP ont fermé les yeux sur cela qui ne fait pas avancer le football local».
Par Cheikh Demba NDIAYE