Présent hier en conférence de presse au Restaurant Good Rade pour la publication de la liste contre l’Algérie, le sélectionneur Aliou Cissé est revenu sur les retrouvailles avec les Fennecs, les cadres exilés en Arabie saoudite, les convocations de Lamine Camara et Abdoulaye Niakhaté Ndiaye ainsi les absences de Nampalys Mendy et Alfred Gomis.
Les retrouvailles avec l’Algérie
«L’Algérie est la bête noire du Sénégal si on regarde les cinq derniers matchs qu’on a joué contre eux. Mais, il n’y a pas de revanche. L’Algérie a gagné la CAN-2019 parce qu’elle était la meilleure équipe. On a gagné la CAN-2022 car nous étions les meilleurs. Pourquoi on prend ce match contre l’Algérie ? Parce que c’est une politique qui a été déclinée par le DTN Mayacine Mar et la Fédération sénégalaise de Football (FSF). Aujourd’hui, vous voyez qu’il y a de moins en moins de temps de préparation. Depuis le match face au Mozambique, on est en phase de préparation en commençant par le match contre le Bénin et le Brésil. Maintenant, c’est l’Algérie après le Mali et le Cameroun. On est conscient qu’au mois de janvier, on n’aura pas le temps de nous préparer. Du coup, ces rencontres vont nous permettre de bien préparer la compétition en janvier (CAN-2024). Face à l’Algérie, c’est au gros match et tout l’Afrique l’attend. En général, les matchs Algérie / Sénégal, ils ne nous dominent pas et ça se joue sur des détails. C’est le jeu et la progression de l’équipe qui nous intéressent».
Les cadres en Arabie saoudite
«L’Arabie saoudite ne concerne pas seulement les joueurs sénégalais. Si vous regardez les matchs de championnat, vous constatez qu’il y a une différence il y a cinq années. Aujourd’hui’, quand vous avez dans un championnat où il y a des Kalidou Koulibaly, Sadio Mané, Édouard Mendy, pour ne citer que ceux-là, cela veut dire que le championnat saoudien est en train de se développer. Certains, j’ai discuté avec eux et ils m’ont fait part du souhait qu’ils avaient dès le mois de juin. Je ne pouvais pas les empêcher d’aller dans cette direction car ils savaient ce qu’ils voulaient. Ce qui m’intéresse c’est la compétitivité. Beaucoup de gens me reprochent quand j’avais dit que je n’allais pas sélectionner un joueur qui évolue en Arabie saoudite. C’était une période et un contexte. Et puis je ne le regrette pas parce que si nous avons gagné cette Coupe d’Afrique des Nations, il y avait dans notre équipe-type Kalidou Koulibaly qui jouait à Naples et Sadio Mané à Liverpool. C’est une politique qu’on avait décidée de faire».
Les convocations de Lamine Camara et Abdoulaye Niakhaté Ndiaye
«C’est juste la compétitivité. Lamine le mérite parce qu’avec les petites catégories, il a montré ses qualités. Quand il est parti en Ligue 2, j’ai été très impressionné par ses prestations. Et c’est très important. En ce début de saison, c’est un peu plus compliqué car la Ligue 1 est un autre niveau. C’est important de l’appeler parce qu’il a le potentiel d’intégrer cette équipe-là. Pour Abdoulaye Niakhaté Ndiaye, il fait partie des garçons de l’équipe olympique. J’ai beaucoup apprécié ce qu’il a fait à Bastia. Il fallait les appeler pour qu’ils apprennent. Ils vont trouver des champions d’Afrique et des joueurs qui ont plus de 100 sélections».
Sur la liste du Rwanda
«C’est une liste que je n’ai pas confectionnée. Il y a deux entraîneurs (Pape Thiaw et Malick Daf) qu’il faut laisser travailler. Depuis huit ans je suis là et j’ai eu à faire des intérims. Rappelez-vous de ce match contre la Colombie en 2016. Il était réservé à l’équipe A et ça ne m’a empêché avec mon staff d’aller jouer ce match. J’étais en Afrique du Sud quand il n’y avait pas d’entraîneur. Le sport de haut niveau, c’est juste des opportunités. Nous avons travaillé durs pour qualifier l’équipe au bout de quatre journées. Cela nous permet d’ouvrir ce réservoir de joueurs sénégalais que je ne peux pas appeler en équipe A».
L’absence de Nampalys Mendy
«Nampalys est un garçon très important. Etre dans une situation où il n’a pas de club, ça lui porte préjudice. J’ai préféré le laisser parce que j’ai besoin de joueurs compétitifs. On a des challenges et des objectifs à atteindre. Vous connaissez ma relation avec Nampalys et vous savez à quel point le Sénégal a besoin de lui. C’était le cas avec Saliou Ciss, on ne peut pas sélectionner un joueur sans club. On va le laisser trouver un club. Pareil pour Alfred Gomis à Rennes et qui est dans une situation très difficile».
Andy Diouf, Habib Diarra, Sofiane
«Je ne suis pas du genre à courir derrière un joueur. Là où je suis, mon rôle est d’aller chercher partout un joueur pour l’équipe nationale du Sénégal. Bien sûr que Habib Diarra comme Andy Diouf, on s’est approché d’eux. Mais chaque joueur a le choix de décider et de faire son choix. Ils ont choisi de rester avec les espoirs de la France. On a fait ce qu’il fallait et on a parlé avec leurs parents. Ils étaient honorés de l’intérêt que le Sénégal avait pour leurs enfants. Pour Sofiane Diop ? Ça avance, j’ai grandement espoir».
Le début de saison difficile d’Iliman
«Je n’ai pas d’inquiétude concernant Iliman. Jouer et évoluer à Marseille, ce n’est pas seulement avoir les qualités footballistiques. C’est un état d’esprit d’évoluer à Marseille et un minimum de temps d’adaptation. Il y en a qui s’adapte très rapidement. Comme je l’ai dit tantôt, je ne m’inquiète pas pour lui. Pendant des années, il a évolué en Angleterre. Arriver dans un club comme l’OM, ce n’est pas facile».
Le retour d’Édouard Mendy
«Dans ce groupe, il y aura une grosse concurrence. Cette concurrence ne doit pas nous faire peur. Les joueurs aussi ne doivent pas avoir peurs de la concurrence. Plus on a de la qualité, c’est mieux pour l’équipe du Sénégal. Ce qui est important pour nous, c’est que le Sénégal soit la meilleure équipe possible durant cette CAN. Je dis tant mieux si on a dans un poste deux à trois grands joueurs. Seuls les plus forts et plus compétitifs vont être sur le terrain. Mendy a un statut de champion d’Afrique, d’Europe et connait les réalités sur le continent africain. Il a une marge d’avance sur les autres, mais rien n’est définitif. Il revient et il doit se battre pour conserver sa place comme tous les autres. Je veux que le Sénégal soit fort dans tous les compartiments du jeu. Il faut une équipe très forte pour conserver notre titre. Le groupe regorge de talents et je vais voir comment on va vivre cette concurrence».
Par Adama KONÉ
Exergues
«L’Algérie est la bête noire du Sénégal»
«Le championnat saoudien est en train de se développer»
«On ne peut pas sélectionner un joueur sans club»
«Il y aura une grosse concurrence»