Max Verstappen (Red Bull) gagne partout, tout le temps et dans toutes les conditions, au point de donner l’impression qu’il n’a même pas à forcer son talent. Sa série de neuf succès étendue chez lui, aux Pays-Bas, est pourtant le fruit d’un travail minutieux réalisé sur son pilotage. Le Néerlandais a aussi peaufiné sa relation avec son équipe et changé de caractère.
Il gagne des courses comme on enfile des perles. Les performances de Max Verstappen n’ont pourtant rien de banal : en s’offrant une neuvième victoire consécutive en Formule 1, à Zandvoort, le Néerlandais a réussi ce que Michael Schumacher n’avait jamais fait avec Ferrari, et Lewis Hamilton non plus, avec Mercedes. «Je pense qu’il y a eu des voitures plus dominantes dans le passé que celle que nous avons actuellement, a assuré le double champion du monde en titre, dimanche. Et pourtant, elles n’ont pas été capables de gagner neuf fois de suite».
Pour le héros oranje, c’était autant une manière de souligner sa qualité de pilote que de remettre un peu de perspective autour de ses exploits. Le Grand Prix des Pays-Bas était le plus piégeux de la saison et Verstappen avait tout pour se méprendre. «Il était facile de prendre une mauvaise décision ou de se mettre dans les graviers», a-t-il observé. Le leader du Mondial s’est d’ailleurs trompé, en début de course, en allant chausser les pneus «intermédiaire» un tour trop tard.
Il est toujours beaucoup plus difficile de prendre le risque de rentrer aux stands en premier pour un leader. Mais la manière avec laquelle il a ensuite comblé le retard accumulé – une dizaine de secondes – sur Sergio Pérez en dit finalement beaucoup plus sur sa propre évolution que sur l’énorme perte de confiance dont souffre son coéquipier. Pour mettre un monde entre son coéquipier et lui-même, alors qu’ils se tiraient la bourre en début de saison, le Grand Prix d’Azerbaïdjan fut un déclic.
Verstappen pilote différemment
«J’ai appris beaucoup de cette course, a-t-il révélé dimanche. Comment faire certaines choses avec la voiture, comment la régler… je n’y ai pas gagné mais j’ai vraiment essayé beaucoup d’outils dans la voiture. C’est pour ça que j’ai été irrégulier tout au long de la course. J’ai fini par trouver quelque chose qui m’a permis d’avoir un bon rythme. J’ai alors un peu trop endommagé mes pneus mais je me suis dit que c’était quand même intéressant pour les courses suivantes. J’ai donc remis cela en œuvre et ça m’a aidé sur chaque piste». Depuis qu’il a quitté l’Azerbaïdjan, Verstappen n’a plus été battu.
Le double champion du monde a changé de manière bien plus profonde qu’il n’y paraît. Lui estime «piloter complètement différemment de l’époque où il ne se battait pas pour le titre» et s’est même adapté en tant qu’homme, puisque la réussite en F1 n’est pas seulement l’affaire d’un pilote et de sa monoplace. Sa relation avec son écurie a toujours été soignée.
Nicolas BLAQUEZ