Carlos Alcaraz a lancé dans la nuit de mardi à ce mercredi la défense de son titre à Flushing Meadows contre l’Allemand Dominik Koepfer, 75ème mondial. Un an après avoir tout conquis à l’US Open, son premier tournoi du Grand Chelem et la place de N°1 mondial, le défi de conserver son bien et la pression sont bien plus intenses. Mais il estime avoir assez mûri pour y faire face.
New York a une place particulière dans son cœur. Parce que Carlos Alcaraz y a réussi ses premiers exploits en Grand Chelem. Bien sûr, il y a eu l’épopée de l’an dernier quand le Murcien, spécialiste des «night sessions» électriques en cinq sets contre Marin Cilic, Jannik Sinner et Frances Tiafoe en 8ème, quart et demie, avait conclu en beauté face à Casper Ruud en finale. À la clé un premier Majeur et la place de N°1 mondial à seulement 19 ans (le plus jeune de l’Histoire du jeu). Mais avant même ce formidable coup double, il avait enthousiasmé New York en 2021.
«Carlitos» aime le spectacle et son tennis instinctif fait de fulgurances se prête à merveille à la démesure et au brouhaha du court Arthur-Ashe. Il n’y a donc pas de surprise à le voir s’y épanouir. Mais en sera-t-il de même cette année, alors qu’il y est encore beaucoup plus attendu en tant que champion sortant ?
«J’essaie de ne pas penser à ça, probablement, a-t-il avoué en conférence de presse d’avant-tournoi. Cette semaine à l’entraînement, j’essaie de faire exactement pareil que l’année dernière et de me concentrer là-dessus. Je ne suis pas obsédé par le fait d’être le tenant du titre, de défendre des points… Je me concentre juste sur le fait de montrer mon meilleur tennis, de progresser à chaque entraînement, et on verra comment se passera le tournoi».
L’état d’esprit n’est pas sans rappeler celui souvent affiché derrière les micros par son glorieux aîné Rafael Nadal. Et Alcaraz a d’autant plus raison de l’adopter qu’il est d’ores et déjà assuré de perdre son trône dans deux semaines au profit de Novak Djokovic. Le Serbe, qui n’a rien à défendre de son côté à New York, a comblé son minuscule retard de 20 points en remportant son 1er tour dans la nuit de lundi à mardi. Le chassé-croisé entre les deux hommes à la place de N°1 mondial continue et, en fin de saison en indoor, le Serbe sera celui qui aura le plus à perdre.
En attendant, le protégé Alcaraz a intérêt à redonner au jeu la place centrale dans son esprit. D’autant qu’il s’estime mieux armé de ce point de vue, malgré la pression qui accompagne son statut. «Ma vie a beaucoup changé, probablement dans le sens où je suis plus célèbre. Beaucoup de gens ont commencé à connaître mon nom après l’US Open, par exemple. Ma vie personnelle, elle, n’a pas changé du tout. Je suis le même, un type normal. De toute évidence, je sens que je suis plus mûr sur le court. J’ai l’impression d’être meilleur qu’il y a un an, même si j’étais allé chercher mon premier Grand Chelem à l’époque».
Élodie SOINARD