Coura Ndiaye Kébé est la directrice générale d’IFM Sports (Institut de formation des métiers du sport). Abordant les métiers qui gravitent autour du sport, elle informe qu’il y a plus de 20 métiers autour du sport.
Entretien.
Quelles sont les offres d’IFM Sports pour ceux qui veulent travailler dans les métiers du sport ?
Pour ce qui est des offres, nous avons une panoplie de formations qui part du management du sport, qui gère le sport dans sa globalité. Nous avons des professeurs de sport qui peuvent travailler dans des écoles, collèges, primaires et clubs de sport. Nous avons aussi le maître d’armes en escrime, qui est un métier d’entraîneur. Dans ces trois formations, le prérequis, c’est d’avoir le bac ou le BFEM, ou si on est sportif et qu’on n’a pas le bac, nous essayons de valoriser ces acquis de l’expérience. À cela s’ajoutent l’éducateur sportif, le technicien de maintenance des infrastructures sportives, il y en a plusieurs, malheureusement, on n’a pas des techniciens pour pouvoir entretenir ces joyaux. Nous avons les stadiers et agents de manifestations, on fait du secourisme appliqué au sport.
Le sport, c’est bien plus qu’un jeu, est-ce que les gens sont conscients de cette industrie du sport ?
On a une industrie du sport qui n’est pas très exploitée au Sénégal, mais cela commence à l’être. Si l’on prend l’exemple des salles de sport, on n’en voyait que dans les quartiers huppés de Dakar. Maintenant, les gens sont conscients que l’on peut faire une économie par le sport. Ils investissent des millions dans des salles de sport et emploient des jeunes. Avant, on pensait que le football consistait seulement à taper du ballon et à courir, c’est plus que cela. Aujourd’hui, autour du sport, vous pouvez avoir 20 métiers comme l’éducateur sportif, l’entraîneur, les membres de l’administration que ce soit le président, le comptable, les membres du club, le gestionnaire de la logistique, le technicien de gazon, le gardien, le médecin, le masseur, y compris les médias sportifs. Il y a tellement de métiers qui gravitent autour du sport. Il est vrai, à un moment donné, cela ne faisait pas nourrir son homme. Mais maintenant, les gens sont prêts à investir dans le sport.
Beaucoup de sportifs professionnels en retraite peinent à réussir leur reconversion après une carrière, votre institution peut-elle servir de solution ?
Oui, on peut les aider. Dans le passé, on n’alliait pas sport et études. En développant notre formation, on s’est rendu compte que beaucoup de sportifs avait souvent le niveau BFEM, certains ont le bac ou arrêtaient en classe de terminale, parce qu’ils ont échoué au bac. À notre niveau, une fois qu’un candidat se présente, on regarde ses acquis d’expérience. Exemple, un footballeur international a des acquis durant sa carrière qu’un joueur qui a le bac n’a pas. Il sait réinvestir son argent, comprend tout ce qui est finance et sait gérer ses performances. Un lutteur qui n’a pas fait l’école, on peut le transformer en garde rapprochée, en moniteur de fitness. Un ancien footballeur peut devenir entraîneur, agent de joueurs ou technicien de gazon. Ce que je refuse, c’est qu’on dise que c’est des sots métiers. Du genre : J’ai été à un haut niveau, je ne peux pas redescendre. On peut gagner sa vie en devenant technicien de gazon, on reste toujours dans le sport. La gestion de la carrière d’un footballeur ne doit pas se limiter à la pratique sportive. À ce niveau, certaines personnes ont fauté par rapport à la gestion de la carrière de leurs footballeurs. Si vous avez un joueur, il faut l’éduquer dans d’autres domaines. Il n’y a pas que le sport dans la vie. Je vous donne l’exemple de M. Ousmane Thiongane. Après sa reconversion il est devenu financier, c’est le directeur général d’un institut de micro-finances. Salif Diao est devenu entrepreneur, il fait des gazons. D’ailleurs, il y a tellement de structures qui peuvent aider les sportifs à financer leur formation. On n’a l’ONFP (Office national de la formation professionnelle), le fonds de financement de la formation professionnelle et d’autres structures au niveau de la mairie de Dakar.
Pouvez-vous revenir sur la création de cette institution ?
La création de l’institut date de 2009, c’est un projet de l’ancien ministre des Sports Mbagnick Ndiaye. Il a constaté un manque de formation dans le sport, car ceux qui voulaient se former, se rendaient à l’étranger. L’idée est partie de ce constat, il a fait les formalités entre 2009 et 2012, l’institut est reconnu par le ministère de la Formation professionnelle et le ministère des Sports qui est le ministère technique.
Par Anta Faye DIOP