En conférence de presse, hier, les membres de la Ligue sénégalaise de Football professionnel (LSFP) ont dressé un bilan satisfaisant de la première phase de la Ligue 1. Pour la suite de la saison en cours, le directeur exécutif de l’instance, Amsatou Fall, annonce le retour du sponsor leader, Orange, et promet plus d’efforts pour endiguer la violence parfois notée.
La Ligue 1 sénégalaise reprend ce week-end, après la trêve liée au Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) tenu du 13 janvier au 4 février 2023 en Algérie. Arrêtée à la 11ème journée, la Ligue 1 jouera ses 12, 13 et 14ème journée avant l’ouverture du prochain mercato. Revenant sur les points forts de la première partie de saison, le directeur exécutif de la Ligue sénégalaise de Football professionnel (LSFP) a souligné la régularité des journées. «Les matchs de la Ligue 1 et de la Ligue 2 ont été tous tenus sans interruption. On s’est évertué à réussir la régularité des journées. À cela s’ajoute le bon suivi de la programmation. Malgré la Coupe du monde au Qatar et le CHAN en milieu de saison, le calendrier a été bien respecté», a déclaré Amsatou Fall.
Concernant le déroulement des matchs, il a été relevé un comportement exemplaire de la part des dirigeants des clubs. Selon lui, les commissaires de matchs, qui sont très regardants sur les comportements des acteurs sportifs, n’ont pas encore signalé d’écart majeur et les schémas organisationnels sont toujours envoyés à temps échu pour édifier les organisateurs.
«Un taux de remplissage de 80 à 90%»
Par ailleurs, le directeur exécutif de la Ligue pro salue l’intérêt et l’engouement que suscitent les rencontres de la Ligue 1 en termes d’attractivité et de popularité. Pour lui, cette montée en popularité est liée à une bonne promotion du football local, d’abord par les médias et ensuite par la communication continue de la Ligue pro. «L’animation et l’ambiance ont été au rendez-vous lors de toutes les journées. Un taux de remplissage de 80 à 90% est parfois noté notamment aux stades de Diourbel, d’Iba Mar Diop, de Rufisque ou de Pikine», a renseigné l’ancien sélectionneur des Lions.
Sur 144 matchs joués, seuls deux incidents sont notés
En plus, en dépit de certains incidents notés çà et là, les équipes ont adopté, dans l’ensemble, une attitude très fair-play. L’esprit de sportivité, l’amitié et la fraternité ont prévalu dans la majorité des maths à fort risque de tension. Laquelle situation a généré moins de tension lors de cette première partie de saison. «C’est le cas, note-il, entre Teungueth FC et Guédiawaye FC et TFC et Casa Sports où ce dernier avait perdu par 4 buts à zéro à domicile».
En outre, l’absence de violence commence à se matérialiser. «Sur 144 matchs de Ligue 1 et 2, seuls deux incidents majeurs ont été notés», a soutenu M. Fall.
Toutefois, parmi les points faibles, il a rappelé les deux incidents entre l’AS Pikine et Jaraaf et entre l’AS Pikine et Guédiawaye FC. «Avant la rencontre Jaraaf / Pikine, les dirigeants des deux côtés ont fait un travail de pacification en amont pour éviter des incidents. On avait mobilisé 144 policiers. Mais comme vous le savez, en termes de violence, le risque zéro est inatteignable», a dit l’ancien coach de la Jeanne d’Arc, avant de promettre des efforts pour amoindrir les conflits du genre lors des matchs.
Le retour de Orange dans le football local
L’un des Tendon d’Achille du football a toujours été la médiatisation. Cette saison, fait-il savoir, toutes les 11 journées ont fait l’objet de diffusion. Ce qui constitue, pour lui, une très grande avancée. Non seulement pour la visibilité du football local mais aussi dans la recherche de partenaires. Amsatou Fall : «Tous les matchs sont diffusés. Cette visibilité nous aide pour décrocher des partenaires. Et les férus du football, qui ne peuvent pas se déplacer, peuvent désormais suivre les matchs à partir de chez eux». Et la LSFP sollicite plus de matières dans les contenus magazine de la presse. D’après toujours M. Fall, des focus, des rencontres avec des acteurs et des débats sur le football local sont à initier pour plus de vulgarisation.
Cette visibilité a permis un meilleur suivi avec des partenaires. «On a pu acter le retour d’un très grand sponsor, qui est Orange, dans le football local. La cérémonie de signature a été faite il y a un mois. Orange nous a valu beaucoup de satisfaction pendant huit ans. C’était l’époque où la Ligue était à son apogée. C’était le sponsor majeur de la Ligue pro. C’était un énorme manque à gagner. En raison des efforts consentis par la Ligue pro, Orange a accepté de revenir pour rendre plus attractive le football local dans son ensemble», a-t-il estimé.
Manque de stades à Dakar, distinctions
Cependant, la planification de la saison et la programmation des matchs ont parfois subi des accrocs. «C’est une véritable gymnastique qu’on se livre pour tenir les matchs régulièrement. Le respect du calendrier de la Ligue 1 et de la Ligue 2 relève d’un miracle. Car, il y a, dans la région de Dakar, l’indisponibilité de nombreux stades. Dans la banlieue, seuls deux stades contiennent les matchs des championnats. La situation est exacerbée par le fait qu’on partage ces stades avec les mouvements navétane. Parfois, il se produit des télescopages», a-t-il constaté.
Pour des soucis de stratification des performances des équipes et des joueurs, M. Fall souhaite qu’un travail soit fait pour plus de statistiques. «En partenariat avec la presse, on doit être en mesure de distinguer les performances individuelles et collectives. Par exemple, l’équipe-type de chaque journée et le joueur du mois. Ce serait bon d’avoir ces genres de statistiques», a-t-il suggéré.
«Le sacre au CHAN est lié à la compétitivité des joueurs locaux»
«Il y a des signes avant-coureurs du scare au CHAN. La régularité des compétitions a permis aux joueurs d’avoir les aptitudes physiques, une compétitivité et une fraîcheur physique», a-t-il expliqué. Selon lui, les équipes nationales sénégalaises s’entraînent comme des clubs pendant des mois. «Les préparations à Toubab Dialaw ont permis aux joueurs et aux staffs techniques de mieux préparer les compétitions dans la sérénité. Comme le model des clubs, les joueurs se retrouvent ensemble pendant des mois pour peaufiner et développer des automatismes entre eux. Les changements significatifs dans les préparations sont à la base des résultats que nous avons aujourd’hui», a-t-il ajouté.
Pour lui, la tenue du CHAN en pleine saison a aussi joué à notre faveur. «La Ligue pro a misé et a gagné. Malgré le chevauchement entre la Coupe du mode et le début de la Ligue 1, on a permis aux gosses de jouer régulièrement pour être prêts physiquement pour le CHAN. Les 11 journées sont entrecoupées par le Mondial et le CHAN. Mais il n’y a pas eu d’interruption. Et l’équipe locale championne du CHAN est composée des joueurs issues de ces deux Ligues», a-t-il conclu.
Papa Demba FAYE